Philosophie


Revue Philosophie

Philosophie n° 67 : La philosophie devant la Shoah


2000
96 p.
9.91 €

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Présentation A l'heure des bilans sur le siècle passé, à une époque où la propagande négationniste se diffuse de manière inquiétante et où l"Europe est investie de nouveau par des partis d’extrême droite se réclamant ouvertement du nazisme et du fascisme, Philosophie, dans un dossier spécial, a souhaité interroger quelques philosophes contemporains dont l’œuvre a porté plus particulièrement sur des questions liées à l’histoire, à l’éthique ou à la politique, sur les liens qu’entretient leur pensée avec l’événement de la Shoah. Quelles sont, à leurs yeux, les conséquences de cet événement non seulement pour la formulation de ces questions particulières, mais encore pour l’exercice même de l’activité philosophique ?
 Face à la Shoah, la philosophie est confrontée à un événement qui à la fois illustre à l’extrême le meurtre, cette mort que l’homme inflige à l’homme, et s’inscrit hors des échelles de la criminalité ordinaire, dans cette région du mal que Nabert dénommait l’injustifiable  : ainsi commence le texte de PAUL RICOEUR intitulé Devant l’inacceptable : le juge, l’historien, l’écrivain. L’auteur s’y interroge sur la différence et sur la convergence des trois modalités principales de jugement appliquées à cet événement : le jugement pénal, historique et littéraire, et sur la manière dont la philosophie peut tenter de les articuler les unes aux autres.
Dans son article Le crime contre l’humanité, le droit humanitaire et la Shoah, ALAIN RENAUT aborde la notion de  crime contre l’humanité , telle qu’elle a été élaborée par le tribunal international militaire de Nuremberg lors des procès des criminels nazis de 1945 et 1946. L’auteur montre la complexité juridique de cette notion et étudie les rapports qu’elle entretient avec celle de  droits de l’homme  élaborée par les Lumières. Il pose la question décisive de savoir quel concept d’humain sous-tend la notion de  droit humanitaire . Cette dernière peut-elle résister aux critiques contemporaines adressées à l’humanisme moderne ? Dans quelle mesure l’expérience de la déshumanisation propre à l’univers concentrationnaire nazi oblige-t-elle à reformuler le concept d’ humanité  dans des termes différents de ceux de la philosophie politique moderne ? De quelle façon conduit-elle à repenser les rapports du politique, de l’éthique et du juridique ? Telles sont les questions que développe le texte de MYRIAM REVAULT D’ALLONES, De l’humanité comme concept politique.


 

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