Philosophie


Revue Philosophie

Philosophie n° 117


2013
96 p.
ISBN : 9782707322883
10.00 €

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Ce numéro s’ouvre sur la traduction, par Gilles Blanc-Brude, d’un choix de Réflexions en vue de l’anthropologie de Kant, réflexions qui contiennent les notes prises par des auditeurs aux cours du philosophe, et qu’il convient de comparer avec l’Anthropologie du point de vue pragmatique et les Leçons sur l’anthropologie. L’intérêt principal en est de préciser le sens du point de vue pragmatique qui caractérise l’anthropologie kantienne, et de définir le rapport de l’anthropologie avec l’ensemble de la métaphysique kantienne : par son style populaire, son apparent désordre et son caractère manifestement empirique, cette discipline est-elle étrangère au domaine de la métaphysique critique ? Est-elle réductible à une éthique appliquée, ou à une doctrine de la prudence ? Ou bien est-elle le nécessaire prolongement de la philosophie pure, en particulier de la métaphysique des mœurs ?
Dans « Le panpsychisme de Bergson et la nature de la matière », Joël Dolbeault étudie chez Bergson le statut du panpsychisme, à savoir la thèse selon laquelle l’esprit serait une caractéristique fondamentale de la réalité, partout présente dans l’univers – en particulier chez tous les vivants, mais également dans la matière inerte. L’auteur part du fait que, même si Bergson n’emploie jamais ce terme, il affirme cependant que la matière inerte participe de la conscience ; et il s’attache, non à démontrer que Bergson défend une thèse panpsychiste, mais à déterminer le type de panpsychisme dont il s’agit, ainsi qu’à montrer la compatibilité entre cette thèse et la démarcation rigoureuse entre l’inerte et le vivant.
Dans « Quel est le sens du projet derridien ? », François Mary pose la question de la signification unitaire de la pensée philosophique de Derrida : est-elle dépourvue d’unité théorique et rétive à toute tentative de synthèse, ou une synthèse est-elle possible qui ressaisirait le sens de la déconstruction dans son ensemble ? Partant des formules où Derrida explicite ce projet déconstructif, l’auteur montre qu’il relève de deux orientations hétérogènes : un effort pour interpréter une dynamique aporétique qui serait constitutive du réel, de l’éthique et de la pensée ; et une dissolution subversive de toute identité et de toute règle, de toute maîtrise régulatrice dans le champ de la connaissance et de la morale. Quelle est alors la compatibilité de ces deux orientations ?
Le numéro se termine par la traduction, par Diego Company et Nobuo Naito, d’un texte écrit en 1965 par le philosophe japonais Wataru Hiromatsu, « Quelques remarques sur la théorie de la signification ». Parti de Marx, Hiromatsu est en dialogue avec Husserl, et part du schéma à trois termes noèse-noème-objet qu’il considère comme un dogme fondamental de la philosophie moderne qu’il s’attache à mettre en question. Il formule une théorie relationnelle de la signification et de la connaissance, fondée sur une double structure bipartite : le donné et le signifié étant distincts, leur relation est cependant reconnue comme une relation d’identité. Les lecteurs pourront suivre cette réappropriation orientale originale de Husserl, et s’interroger sur les différences réelles qui séparent cette doctrine de la philosophie husserlienne.
D. P.


 

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