Philosophie


Revue Philosophie

Philosophie n° 120


2014
96 p.
ISBN : 9782707323422
10.00 €

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Ce numéro s’ouvre par la présentation et la traduction, dues à Christophe Bouriau et Oliver Schlaudt, d’un texte polémique écrit par Hans Vaihinger en 1900, « Une controverse française sur la vision kantienne de la guerre ». L’objet du texte est l’interprétation d’un passage de Kant où ce dernier écrit qu’« au niveau de culture où se trouve encore le genre humain, la guerre reste un moyen indispensable pour faire progresser celle-ci ». Dans le conflit des interprétations qui a opposé Louis Couturat à Ferdinand Brunetière quant au statut de la guerre chez Kant, Vaihinger y prend parti pour le premier ; ce travail entend ainsi éclairer la réception de Kant en France et en Allemagne dans une période de tension persistante entre les deux pays.
Dans « L’influence de Bolzano sur l’analyse phénoménologique du langage ordinaire chez Husserl », Alain Gallerand part des significations, définies par Bolzano comme des unités idéales sur le modèle des représentations et propositions en soi, et montre comment Husserl les interprète comme des espèces s’individualisant dans les actes de la conscience. Il met ensuite en évidence que l’influence de la sémantique objective ne se limite pas aux énoncés théoriques (souvent privilégiés par les commentateurs), mais s’exerce également sur d’autres aspects des langues naturelles, en particulier dans l’analyse phénoménologique des indexicaux et des noms propres.
Dans « Bolzano et le psychologisme. Sur la possibilité des représentations sans objet », Maria Gyemant part de la thèse célèbre de Bolzano selon laquelle « Il y a aussi des représentations sans objet », qui se présente comme la négation d’un principe fondamental de la psychologie de Brentano et ses élèves – pour lesquels le fait d’avoir un objet fait partie de l’essence même de la représentation. Elle tente de montrer que le débat autour des représentations sans objet est fondé sur un malentendu lié à l’équivocité du concept de représentation – ce dernier étant entendu tantôt comme l’acte subjectif de se représenter, tantôt comme une signification idéale.
Dans « Écrire le cas – Pinel aliéniste », Philippe Huneman analyse la manière dont la nouvelle conception de la maladie mentale et de la psychiatrie par Pinel va de pair avec un type spécifique de grammaire utilisée pour décrire le cas clinique. Une première partie présente la catégorie de cas clinique en relation avec l’étude de cas en médecine clinique à l’époque, puis avec l’institution qu’est l’hôpital ; une seconde élucide les aspects de la grammaire du discours pinellien (causalité, présence de l’hôpital, cas clinique comme dispositif rhétorique).

D. P.

Sommaire :

HANS VAIHINGER
Une controverse française sur la vision kantienne de la guerre.
Avec un mot touchant la conférence sur la paix
Traduit et présenté par Christophe Bouriau et Oliver Schlaudt

ALAIN GALLERAND
L’influence de Bolzano sur l’analyse phénoménologique du langage ordinaire chez Husserl

MARIA GYEMANT
Bolzano et le psychologisme. Sur la possibilité des représentations sans objet

PHILIPPE HUNEMAN
Ecrire le cas – Pinel aliéniste

Notes de lecture


 

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