Romans


Marguerite Duras

L'Amant (Édition spéciale)

Suivi de L’Amant, 1984 entretiens et manuscrits


2024
192 pages
ISBN : 9782707355683
19.00 €


« Au moment de remonter dans le bac, après le passage d’un fleuve, la jeune fille accepte l’invitation d’un voyageur qui lui propose de la ramener à la ville dans sa limousine noire. Ce roman d’amour n’appartient à aucun genre connu. Il transcende toute littérature. Il montre que l’écriture la plus audacieuse et la plus moderne est aussi la plus simple. »
Prière d’insérer de L’Amant, septembre 1984
 
Cette édition spéciale est publiée à l’occasion du quarantième anniversaire de la parution de L’Amant, prix Goncourt en novembre 1984. Elle est enrichie de quatre entretiens avec Marguerite Duras et de reproductions de manuscrits et tapuscrits originaux. Une plongée inédite aux origines de l’écriture de L’Amant et dans l’histoire de sa réception exceptionnelle, à la fois immédiate et mondiale.

ISBN
PDF : 9782707355706
ePub : 9782707355690

Prix : 12.00 €

En savoir plus

France Inter, Ilana Moryoussef, 3 novembre 2024

 

Le 12 novembre 1984, le plus prestigieux des prix littéraires français venait récompenser Marguerite Duras, 70 ans, pour son 21e roman, L'Amant. L'un des Goncourt les plus mémorables de l'histoire de ce prix.

Écouter l'émission



Télérama, Marine Landrot, 23 octobre 2024



Le Nouvel Obs, Didier Jacob, 24 octobre 2024



La Tribune Dimanche, Anna Cabana, 10 novembre 2024




Les Inrocks, Nelly Kaprièlian, 19 septembre 2024

Marguerite Duras : l'écrivain, toujours seul ? 
Si aujourd’hui on célèbre l’anniversaire de L’Amant, et celui de sa naissance (110 ans), Marguerite Duras a longtemps été traitée avec condescendance.

Il y a 40 ans, Marguerite Duras remportait le prix Goncourt avec L’Amant. Elle qui avait commencé à écrire 41 ans plus tôt – son premier roman, Les Impudents, paraît en 1943 –, elle qui très vite a innové en imposant une voix à nulle autre pareille, elle qui aura en somme renouvelé la littérature française n’avait reçu ni grand prix, ni consécration importante avant 1984. Pourtant, elle l’aurait mérité, ne serait-ce qu’avec Un barrage contre le Pacifique (1950), Moderato Cantabile (1958), Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), Le Vice-Consul (1966) et, à vrai dire, tant d’autres de ses livres.
Alors qu’on célèbre cette année l’anniversaire de L’Amant, et celui de la naissance de Duras (110 ans), il est intéressant de se rappeler à quel point elle fut longtemps traitée avec condescendance, ses textes reçus avec mépris, son style occasionnant d’incessants ricanements dans la plus parfaite impunité. Nul·le n’est prophète en son pays ? Est-ce que tout·e véritable écrivain·e impose une langue qui se heurte et heurte le socius, qui dès lors le diminue, le rejette ? Pour Duras, un·e écrivain·e est résolument seul·e. Comme on dit seul·e de son espèce, comme on se tient aussi hors du troupeau, donc vulnérable.

Dans Écrire (1993), elle a des pages magnifiques sur la solitude, notamment celle qu’elle a enfin trouvée dans sa maison de Neauphle-le-Château, qui deviendra pour elle le symbole et l’utopie (atteinte) de l’état mental propice à l’écriture : “La solitude de l’écriture c’est une solitude sans quoi l’écrit ne se produit pas, ou il s’émiette exsangue de chercher quoi écrire encore”, ou “Il faut toujours une séparation d’avec les autres gens autour de la personne qui écrit les livres. C’est une solitude essentielle”.
C’est peut-être ce que le social lui a souvent fait payer, cette séparation impardonnable, ce refus d’être comme les autres, de se soumettre au même rythme, au style commun. Jusqu’au succès et à la consécration de L’Amant, mais surtout jusqu’à sa disparition en 1996. Ce n’est qu’après avoir basculé dans la mort que Duras a basculé définitivement dans le panthéon des grand·es écrivain·es français·es.


 

 




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