* Ce texte a été adapté au théâtre par Jacques Seiler en 1979.
Alain Bosquet (Le Monde, 1965)
À propos de Mortin qui vient de mourir, s'organisent selon l'expression de Robert Pinget des “ chuchotements ”, bribes de conversation qui pourraient servir pour le théâtre ou la radio. Les “ interviews ” en revanche donnent chaque fois de Mortin, selon la personne questionnée, un portrait assez complet de l'homme ; bien entendu chez les “ interviewés ”, les contradictions abondent. Enfin, des “ brouillons ” ajoutent un élément non dialogué plus dense. Le procédé de L'Inquisitoire est ici employé avec savoir-faire.
Pierre Marcabru (Le Figaro, 22 mars 1979)
Un homme est mort, solitaire, un écrivain nommé Mortin. Un autre homme interroge, curieux de savoir ce qui se cachait derrière ce nom, quel personnage, quels paysages, quels sentiments. Voyage autour de Mortin, enquête minutieuse, tatillonne à quoi répondent, péremptoires, des témoins qui connurent Mortin, et qui tous se contredisent, ramenant les faits au néant, le questionnaire à une page blanche...
Tel était le dessein de Pinget : nous abandonner un pied en l'air, ne sachant à qui se fier, et, comme floués, dupes ravies. Le ton est bon, désarçonnant, savant travail littéraire, et qui s'emboîte parfaitement, art du suspense au coin des mots. On passe ainsi une soirée fine, d'un humour sournois et secret, et qui mérite qu'on le savoure. C'est intelligent, c'est subtil, c'est agencé avec délice.
Du même auteur
- Graal Flibuste, 1956
- Mahu ou le Matériau, 1956
- Baga, 1958
- Clope au dossier, 1961
- Autour de Mortin, 1965
- Quelqu'un, 1965
- Entre Fantoine et Agapa, 1966
- Le Libera, 1968
- Passacaille, 1969
- La Manivelle, 1970
- Fable, 1971
- Le Renard et la boussole, 1971
- Paralchimie, 1973
- Cette voix, 1975
- L'Apocryphe, 1980
- Monsieur Songe, 1982
- Le Harnais, 1984
- Un testament bizarre et autres pièces, 1985
- L'Ennemi, 1987
- L’Hypothèse, 1987
- Du nerf, 1990
- Théo ou Le temps neuf, 1991
- L’Affaire Ducreux, 1995