Paradoxe


David Lapoujade

Puissances du temps

Versions de Bergson


2010
Collection Paradoxe , 128 p.
ISBN : 9782707321374
16.25 €


Tout part d'une première question adressée à Bergson : comment se fait-il que dans sa conception de la durée, il soit si peu question des affects qui pourtant nous donnent accès au temps : l'attente, le regret, le deuil, la mélancolie ? Comment expliquer que le temps ne soit jamais évoqué dans ses aspects les plus destructeurs ? Et pourquoi nous invite-t-il toujours à épouser l'écoulement de la durée ? Est-ce justement pour ignorer ces aspects ? Mais il y a une deuxième question, inverse de la première, qui peut aussi lui être adressée : si, comme l'affirme Bergson, la durée est synonyme de mémoire, comment peut-on penser un authentique sens de l’avenir ? La liberté peut-elle être autre chose que la reprise de tout notre passé ? Un Bergson mélancolique ?
Ce livre est une réponse du bergsonisme à ces questions.

ISBN
PDF : 9782707331137
ePub : 9782707331120

Prix : 11.99 €

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Chantal Amiot, Etudes, n° 414/février 2011

David Lapoujade dresse le portrait d'un autre Bergson en allant au cœur de sa pensée, là où se noue un lien indissoluble entre temps et affect. Cet affect est l'émotion. Elle est le mouvement par lequel l’esprit saisit le mouvement des choses, des êtres et le sien propre, et dont nous vibrons intérieurement. Elle n’est ni affect empirique qui la présuppose, ni affect transcendantal figeant le mouvement. Elle est la durée en nous. Par là, des concepts souvent négligés, mais ici revisités - tels ceux de « nombre obscur de la durée », de « sympathie », d’« attachement à la vie » – nous conduisent à autant de versions de ce nouveau portrait : Bergson « mathématicien », « perspectiviste » à la suite de Leibniz et Nietzsche, « médecin de la civilisation ». Le foyer de ces analyses se trouve dans les « Puissances » du temps. Nous remontons jusqu’à la source du réel, à cette virtualité qui est réserve d’énergie, ensemble de potentialités indéterminées, sourdement actives, multiplicité de tendances encore impliquées les unes dans les autres mais engendrant souterrainement le réel. Cette force de genèse en ses diverses rythmes éclaire les rapports entre nombre et liberté, les liens entre sympathie et intuition, la différence entre attention au réel et attachement à la vie. Elle permet enfin de situer l’homme entre des rythmes tantôt inférieurs, tantôt supérieurs ; mais le plus souvent il est en retard et pense tout à partir de ce retard : « l’homme est ce retard même, une arythmie ». Telle est la contribution de haute tenue intellectuelle, nourrie des débats et apports contemporains, que l’auteur apporte au chantier « Bergson ».

Lire l'article de Jacques-Louis Antoine, "Pour une philosophie de l'affect : penser l'affect et penser par affect" (Acta Fabula, 21 mars 2011).

 

 




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