Jean-Philippe Toussaint
L'Échiquier
2023
256 pages
ISBN : 9782707348852
20.00 €
75 exemplaires numérotés sur Vergé des papeteries Schleipen.
« Je voulais, écrit Jean-Philippe Toussaint, que ce livre traite autant des ouvertures que des fins de partie, je voulais que ce livre me raconte, m’invente, me recrée, m’établisse et me prolonge. Je voulais dire ma jeunesse et mon adolescence dans ce livre, je voulais débobiner, depuis ses origines, mes relations avec le jeu d’échecs, je voulais faire du jeu d’échecs le fil d’Ariane de ce livre et remonter ce fil jusqu’aux temps les plus reculés de mon enfance, je voulais qu’il y ait soixante-quatre chapitres dans ce livre, comme les soixante-quatre cases d’un échiquier. »
ISBN
PDF : 9782707348883
ePub : 9782707348876
Prix : 13.99 €
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Lucien d’Azay, Transfuge, décembre 2023
Autoportrait en soixante-quatre cases
Fasciné et obnubilé par les échecs, Jean-Philippe Toussaint dévoile, dans un roman gigogne, l’influence de la géographie échiquéenne sur sa conception de la littérature.
« Les échecs – leur symbolique, leur romantisme, leur abstraction rassurante – ont toujours été intimement mêlés pour moi à l’écriture », affirme Jean-Philippe Toussaint. La prose impeccable et compartimentée, pareille à des carreaux blancs qu’il brique avec soin, de l’auteur de La Salle de bain continue de nous ravir. Son nouveau roman s’articule autour du dispositif d’un jeu dont il prétend, en toute modestie, « maîtriser parfaitement l’idiosyncrasie spécifique, l’ambiance, les rituels et le lexique particulier ». Si les aspects techniques des parties qu’il évoque – ouvertures, variantes, défenses, etc. – enchanteront les férus d’échecs, ils paraîtront ardus aux non-initiés, mais le récit laisse une place si importante aux épisodes intercalaires les plus disparates – chaque séquence correspondant à l’une des soixante-quatre cases de l’échiquier, une répartition pour le moins arbitraire, comme autant de mises en abyme – qu’on suit volontiers l’auteur, où qu’il aille.
Fondé sur le journal que Toussaint a tenu pendant le confinement de 2020 et sur sa propre traduction du Joueur d’échecs de Stefan Zweig, entreprise à cette occasion (elle paraît en même temps que le roman chez Minuit), L’Échiquier est aussi une méditation sur le souvenir et tout ce qui donne matière à un livre, et l’autoportrait d’un romancier à la personnalité gélatineuse et fluctuante.
Après s’être « cogné aux arêtes du réel », il se propose de pénétrer l’« opacité inhérente » à sa mémoire pour y traquer ce qu’elle dissimule, le mystère d’une image « qui semble flotter à jamais dans les limbes abolis du passé ». Chaque livre est « une quête pour atteindre ce continent englouti » (en nous-même) et le transformer en sanctuaire. Toussaint, dont on apprécie l’objectivité minimaliste, souvent loufoque, fait feu de tout bois pour y parvenir. Seul l’échiquier recadre les élégants méandres de ses digressions à travers la brume laiteuse de souvenirs flous, lacunaires, dilués dans le temps, chacune ayant son mouvement propre, comme les pièces du jeu d’échecs. Le narrateur, qui aime l’errance péripatéticienne et les colloques déambulatoires, s’est logiquement attribué la marche singulière du Cavalier, son déplacement en L (L comme littérature), « délice géométrique qui ouvrait à mon esprit des perspectives harmoniques insoupçonnées ». Et d’imaginer la polygraphie de cette pièce qui consiste à lui faire parcourir les soixante-quatre cases sans jamais s’arrêter plus d’une fois sur la même. « Je commence à prendre conscience que, si je continue à tirer sur ce fil – le fil du jeu d’échecs – observe-t-il, c’est toute la pelote de ma vie qui pourrait se dévider, se débobiner et se dérouler dans ces pages. » Il en résulte un faux décousu métafictionnel, parfois complaisant envers la cuisine littéraire. D’où son affinité avec Huit et demi de Federico Fellini, Journal intime de Nanni Moretti et « cette technicité hyperspécialisée, souvent maniaque, parfois vétilleuse, qui se retrouve essentiellement [aux échecs] dans la théorie des finales ».
Jean-Claude Vantroyen, Le Soir, 4-5 novembre 2023
L'échiquier de la mémoire de Jean-Philippe Toussaint
L'Echiquier, c'est une autobiographie de l'écrivain belge, qui parcourt les cases au gré de ses souvenirs.
Une vie comme une partie d'échecs ? Cela pourrait être ça. Jean-Philippe Toussaint a en effet réparti son récit mémoriel sur 64 chapitres, comme autant de cases de l'échiquier. Et son livre est truffé de références à ce jeu sérieux et fascinant. Les parties contre son père, Yvon, journaliste puis rédacteur en chef et directeur du Soir. Les parties dans la bibliothèque du Centre Pompidou quand, jeune, il vivait à Paris. Le film qu'il a tourné à Berlin dans lequel il joue aux échecs contre le maître Youssoupov. La nouvelle de Zweig, Le joureur d'échecs, qu'il traduit. Et puis cet échiquier formé par le carrelage en damier noir et blanc du grand hall d'entrée de son école de la rue Américaine, à Bruxelles, où il allait, enfant, et qu'il va revoir pendant le confinement. "J'étais là, immobile, devant l'échiquier de ma mémoire - et j'y resterai touot au long de ces pages, c'est le présent de ce ligre, c'est son présent infini", écrit-il.
En fait, ce livre, c'est la narration d'un livre en train de s'écrire. Et c'est magnifique de toucher des yeux la genèse de la littérature. Avec ses difficultés ("Mais qui le sait, ça, qui sait qu'on sue sang et eau, quand on écrit ?"), la quête épuisante de la perfection, la recherche des origines ("J'écris pour mettre au jour quelque chose d'enfoui"), l'urgene de l'écriture et la patience nécessaire, les corrections, l'affinage... Et c'est aussi la naissance d'un écrivain.
Ces incursions dans la mémoire de Jean-Philippe Toussaint paraissent éparses, elles passent d'une case à l'autre, d'un moment à l'autre, d'une époque et d'un lieu à l'autre. Mais qu'on ne s'y trompe pas : il y a là, malgré cette apparence, une véritable construction qui mène, tout en sinuosités, de l'enfance à la mort.
N'imaginez cependant pas que cet Echiquier soit un livre grave, mortifère. Au contraire : la distance, l'ironie, l'humour sont très présents. Lors de sa première rencontre avec Madeleine, ils quittent ensemble, en pleine nuit, la soirée organisée pour un anniiversaire, s'assoient devant une pizzeria fermée : "Je lui prends doucement la main, je me penche vers elle et j'approche mon visage de sa bouche - mais je ne vais quand même pas vous raconter ma vie."
Laurent Rigoulet, Télérama, 30 août 2023
Jérôme Garcin, L'Obs, 31 août 2023
Le Book Club, France Culture, Marie Richeux, 4 septembre 2023
Philippe Lançon, Libération, 30 septembre 2023
Article de Norbert Czarny, En attendant Nadeau
Lire l'article de Norbert Czarny "Un roi à l'abri", En attendant Nadeau, 27 septembre 2023
Camille Thomine, Lire, octobre 2023
La diagonale du tout
Dans son premier récit autobiographique, l'écrivain et scénariste belge se livre à une partie d'échecs dont il est grand amateur. Son enfance, son adolescence, ses réflexions sur l'écriture, ses méditations sur la traduction, sa passion pour ce jeu en sont les pièces principales.
Il y a quarante ans, déjà, alors qu'il entrait en littérature par La Salle de bain, Jean-Philippe Toussaint glissait cette remarque surprenante et programmatique à propos des échecs : leur "immobilité" est "dynamique". "Chaque pièce, puissance immobile, est un mouvement en puissance." Incarnée, dès ce premier roman, par un narrateur réfugié dans sa baignoire, cette paradoxale immobilité énergique se répercuterait bientôt dans toute son oeuvre, peuplée de personnages empêchés ou retirés du monde : l'un toujours "en train d'être assis sur une chaise (Monsieur) ; l'autre, délicieusement enfermé dans les toilettes d'une station-service (L'Appareil photo) ; un autre encore, coincé dans un fauteuil roulant (La Disparition du paysage) ou rivé à son chevalet dans la reprise inlassable du même tableau (L'Instant précis où Mionet entre dans l'atelier). Mais le goût de échecs, chez l'auteur de Fuir (therme désignant d'aillerus une manière d'échapper au mat), va bien au-delà de cette tension de l'inertie et du mouvement, comme le prouve en cette rentrée la double parution d'Échecs et de L'Échiquier. À l'origine de ces deux projets, il y a le confinement - autre situation de paralysie plus ou moins dynamique. Dans la nuit relationnelle imposée par cete crise, jean-Philippe Tossaint commence par renouer avec une vieille lune : celle de traduire la fameuse Schachnovelle de Stefan Zweig. mais la hantise du désœuvrement est telle que, à cette première tâche, il en ajoute bientôt deux autres : rédiger un essai sur la traduction et renir un journal de bord de ces jouornées fantomatiques. Une ambition tricéphale dont restent donc deux livres : l'un, transposition moderne et teintée d'humour de l'intimidans Autrichein, Échecs ; l'autre, damier intime et aléatoire de soixante-quatre chapitres mêlant notes au jour le jour, souvenirs de jeunesse, méditations sur l'écriture et sur le traduction, L'Échiquier.
Pour le premier, l'écrivain a volontairement abrégé le titre habituel, non seulement pour la polysémie du terme qui suggère l'état d'esprit de Zweig peu avant son suicide, mais aussi par clin d'œil à son propre tout premier roman du même nom - non publié - mais liosible sur son site - dans lequel des joueurs disputaient dix mille parties : toute une vie. "Il était important, explique Toussaint, que, d'une manière ou d'une autre, cette traduction me ressemble. Le défi, c'était de concilier deux infidélités contradictoires, à Zweig et au jeune homme que j'étais. Sinon, à quoi bon me lancer dans une telle entreprise ?" Quant au prejet autobiographique, il n'aurait sans doute jamais vu le jour si "un minuscule élément fortuit", en l'occurrence le virus de covid-19, n'était venu "féconder la tentation plus vaste que rencontre tout écrivain, à partir d'un certain âg, de revenir sur son passé".
D'UNE CASE À L'AUTRE
De roques en diagonales se dessinent donc les coups les plus saillants de sa vocation littéraire : découverte probable de sa vie intérieure à l'âge des gazuillis ; taches d'encre traumatique dans son cahier d'écolier - présage d'un irrépressible et "épuisant" perfectionnisme - ; angoisses et vexations de pensionnaire au luxueux collège privé de Maison-Laffitte, mais aussi parties interminables contre le père, alors rédacteur en chef du Soir, qui lui défendit "symboliquement de le battre" aux échecs mais "l'autorisa tacitement à devenir écrivain" - ou "l'adouba", comme on dit encore dans ce jeu. Quant au récit de sa rencontre avec le très charismatique et romanesque Gilles Andruet, ancien champion de France d'échecs disparu tragiquement en 1995, Jean-Philippe Toussaint y songeait depuis trente ans. "très vite, j'ai su intuitivement que j'allais ver ce point aveugle, que c'était l'horizon invisible du lvire. Et, de fait, si j'ai travaillé et retravaillé la plupart des passages, l'épisode où je raconte mes relations avec lui est venu tout seul. je n'y ai quasiment plus touché par la suite."
Comme un joueur rejoue mentalement ses parties, l'auteur analyse quelques-unes de ses stratégies littéraires : ici "l'ouverture" audacieuse d'un roman, là sa défense face au reproche d'une lectrice, ailleurs un détail authentique concernant son épouse et prêtée à une "dame" de fiction... Au fil dee pages toujours plus denses, sans fard et ironiques, l'écho entre ses deux passions ne cesse de gagner en puissance : même coexistence infinie de variantes possibles ; même rapport symbolique à la mort ; même allégeance à quelques "maîtres" (pour l'écrit : Zweig, Nabokov et Fellini) et même technicité dans l'art des finales que dans l'exercice de la relecture. Mais aussi même équilibre du noir et des blancs ; même esthétique anti-spectaculaire, tout en placidité, concentrations et retenue et même retrait en soi-même, vital pour se défendre contre les "arêtes coupantes du réel".
Philosophie magazine, octobre 2023
Jérôme Delclos, Le Matricule des Anges, septembre 2023
Claude Arnaud, Le Point, 14 septembre 2023
La diagonale de l'écrivain
Jean-Philippe Toussaint rejoue aux échecs sa jeunessse et sa relation au père
Longtemps Jean-Philippe Toussaint négligea de lire. Alors que sa mère tenait la célèbre librairie-galerie bruxelloise Chapitre XII, le jeune homme préférait fréquenter les librairies consacrées au jeu d'échecs pour mieux y affronter son père - il ira jusqu'à mener une partie contre le grand maître Arthur Youssoupov. Or ce père, Yvon Toussaint, le battait toujours et ne pouvait concevoir qu'il en soit autrement. Dirigeant le quotidien belgge Le Soir, il avait aussi l'avantage d'une renommée nationale et d'une vaste culture, tout en rêvant en secret de devenir un jour écrivain.
Son impossibilité à l'emporter sur l'échiquier oedipien convainc le fils de s'essayer à une autre discipline. Il se met à fréquenter la bibliothèque parentale, lit Dostoïevski et se lance dans l'écriture, comme s'il devinait, dans le brouillard de son affection, que c'était sa seule chance de battre enfin un père qui dut attendre la retraite pour assouvir en partie ses rêves d'écriture. Miracle de l'inconscient, la première tentative du fils, La Salle de bain, est d'emblée publiée par les Editions de Minuit et lui vaut un franc succès, qui ne s'est pas démenti.
En rejouant ici ces complexes parties familiales, Toussaint, qui vient de retraduire le livre Le Joueur d'échecs de Zweig, révèle des pans entiers de sa jeunesse - ce n'était pas dans ses habitudes. Qu'il évoque sa soeur productrice ou son épouse Madeleine, ce camarade de classe qui disparut dans un accident d'avion ou son ami Gilles Andruet, un champion de France d'échecs qui mourut assassiné en 1995, il le fait avec une grâce et une acuité confirmant qu'il faut parfois mettre d'abord échec et mat le père avant de pouvoir lui rendre hommage. "Je voudrais que ce livre fût l'échiquier de ma mémoire", écrit-il. Mais on ne joue bien qu'à deux.
Tiphaine Samoyault, Le Monde, 8 septembre 2023
Yann Perreau, Artpress, septembre 2023
Virginie Bloch-Lainé, Elle, 31 août 2023
Sa notice Wikipédia signale que Jean-Philippe Toussaint fut champion du monde junior de Scrabble. On apprend dans 'L'Echiquier" qu'il fut aussi joueur d'échecs. Son adversaire était son père. Lorsque ce journaliste reconnu, directeur du "Soir" en Belgique, comprit que son fis prenait le dessus, il lui barra le passage. En revanche, il dit un jour : "Ah, moi, j'aimerais bien que mon fils devienne écriain." Avec sa précision et son calme habituels, l'auteur en conclut : "Je n'ai pas eu la vocation, j'ai eu la permission." Pour lui, "dès l'origine, la littérature et les échecs ont toujours eu partie liée". "L'Echiquier" est un récit dans lequel le romancier, né en 1957, cède à la "tentation autobiographique". Il le commence pendant le confinement, descend dans sa mémoire et décrit très joliment cette immersion, étape par étape. Avec ce quil rapporte à la surface, il dresse le portrait de ses parents. Son père, aujourd'hui décédé, apparaissait en personnage de fiction dans "La Clé USB" et "Les Emotions" ; le voilà, sans le voile du romanesque, en homme solide et exigeant. on sent la mère plus fébrile. Devant son fils, elle évoque le passé et imagine que, plus tard, il "pourrait faire un usage littéraire de ces évocations". Toussaint, grand écrivain contemporain, est un drôle d'oiseau. il est vaniteux quand il évoque la réponse qu'il envoya à une lycéenne ayant osé critiquer l'un de ses livres, et qu'il remit, selon lui, à sa place. Mais il fait aussi de "L'Echiquier" un bouleversant tombeau pour trois amis disparus.
Guy Duplat, La Libre Belgique, mercredi 23 août 2023
Jean-Philippe Toussaint dresse l'échiquier de sa mémoire
Tout oppose les livres de Jean-Philippe youssaint et ceux d'Amélie Nothomb, mais pour cette rentrée, l'auteur de La Salle de bain revient lui aussi, dans L'Echiquier, sur ses annéesd'adolescence et la naissance de sa vocation d'écrivain, dans son premier livre autobiographique.
Le confinement l'a surpris en pleine interrogation sur la vieillesse qui s'avance inéluctablement. Il s'est alors penché sur son adoslescence, après une enfance heureuse à Bruxelles. Il fut ensuite envoyé pendant trois ans au début des années 70 comme pensionnaire au collège français de l'Ermitage.
Trois années aussi douloureuses qu'initiatiques. "C'est à l'Ermitage que j'ai fait pour la première fois l'expérience de la dureté du monde."
Mais ce fut aussi au départ de ces années difficiles qu'il découvrit "qu'écrire des livres, au-delà du plaisir que j'y prenais, serait un moyen de me préserver des offenses de la vie. Si un jouor je me suis mis à écrire, c'est peut-être précisément pour ériger une défense contre les arêtes coupantes du réel."
64 cases
Il devait encore, estimait-il, être adoubé comme écrivain par son père, Yvon Toussaint, brillant journaliste et auteur de livres remarqués. Ce que ce dernier fit un jour de 1979 au Portugal disant : "Oh, moi, j'aimerais bien que mon fils devienne écrivain." Erri De Luca écrivait que le fils a comme mission d'accomplir le désir inaccompli du père.
L'Echiquier est un livre à couches multipkles, construit comme un jeu d'échecs avec 64 courts chapitres, comme les 64 cases du plateau. Et Toussaint s'autorise à naviguer dans son livre comme le fait le cavalier aux échecs, sans suivre une ligne droite.
Ce livre est encore une réglexion sur l'écriture. La littérature, écrit-il n'a pas pour vocation de raconter des histoires ou de délivrer un message, mais de créer "un échange d'intelligence et de sensibiligté entre l'auteur et le lecteur".
Le dernier Zweig
Le livre se nappe parfois du brouillard de la mélancolie, quand Jean-Philippe Toussaint écrit qu'"à travers les eaux troubles et indécises du souvenir, c'est le terme du voyage qui se profil et c'est le visae de ma propre mort que je risque d'apercevoir dessinédans le sable".
C'est aussi un hommage au jeu d'échecs, l'autre passion de l'écrivain. il raconte ses rencontres avec des maîtres et à nouveau le rapport avec son père qui refusa de jouer encore contre lui quand il apparaissait que le fils pourrait battre le père !
En parallèle avec ce livre, Toussaint a écrit une nouvelle traduction du Joueur d'échecs de Stefan Zweig qu'il titre Echecs, un mot qui, en français, signifie à la fois le jeu et la défaite. C'est le dernier texte qu'écrivit Zweig avant son suicide en 1942.
Jean-Philippe Toussaint analyse lui-même dans son livre ses objectifs : "Un livre qui soit tout à la fois un journal intime et la chronique d'une pandémie, je voulais que ce livre ouvre la voie à la tentation autobiographique, qu'il soit ne conjonction de hasards et de destinée, de contingences et de nécessité."
Sean Rose, Livres hebdo, septembre 2023
Du même auteur
- La Salle de bain, 1985
- Monsieur, 1986
- L'Appareil-photo, 1989
- La Réticence, 1991
- La Télévision, 1997
- Autoportrait (À l'étranger), 2000
- Faire l'amour, 2002
- Fuir, 2005
- La Mélancolie de Zidane, 2006
- La Vérité sur Marie, 2009
- L'Urgence et la patience, 2012
- Nue, 2013
- Football, 2015
- M.M.M.M., 2017
- Made in China, 2017
- La Clé USB, 2019
- Les Emotions, 2020
- La Disparition du paysage, 2021
- L'Instant précis où Monet entre dans l'atelier, 2022
- L'Échiquier, 2023
Poche « Double »
- La Télévision , 2002
- La Salle de bain, 2005
- L'Appareil-photo, 2007
- Faire l'amour , 2009
- Fuir, 2009
- Autoportrait (à l'étranger), 2012
- La Vérité sur Marie, 2013
- L'Urgence et la patience, 2015
- Nue, 2017
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