Le Langage. La Philosophie des formes symboliques I

La Philosophie des formes symboliques est une tentative pour fonder une philosophie de la culture – la culture non seulement entendue comme la pensée théorique et l’activité artistique, mais aussi comme la pratique humaine en général, ce qui inclut aussi bien l’usage de l’outil et les troubles du langage (Tome I) que les cérémonies religieuses et l’organisation d’une cité (Tome II) ou la pensée scientifique et ses catégories (Tome III).
 
Il s’agit pour Cassirer d’écarter à la fois la spéculation philosophique du XIXe siècle avec son discours historique sur l’absolu (même si Hegel et Schelling sont souvent présents dans le discours cassirérien), et la psychologie empirique qui rapporte l’ensemble des productions humaines à certaines lois de la “ nature humaine ”. Dans un projet qui n’est pas sans rappeler Husserl, Cassirer entreprend de fonder un discours rigoureux sur les manifestations culturelles de l’homme (ce qu’il appelle une “ phénoménologie de la culture ”) qui ne rapporterait pas celles-ci à “ autre chose ”, à un terme substantiel, une instance ultime et extérieure. Le langage, par exemple, doit être compris en tant que tel, dans la spécificité de sa nature et par sa légalité propre.

‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑

Avant-propos
Introduction et exposition du problème
I. Le concept de forme symbolique et le système des formes symboliques – II. La fonction générale du signe. Le problème de la signification – III. Le problème de la « représentation » et la construction de la conscience – IV. La signification idéelle du signe. Le dépassement de la théorie du reflet

Pour une phénoménologie de la forme linguistique
Chapitre 1 : Le problème du langage dans l’histoire de la philosophie. I. Le problème du langage dans l’histoire de l’idéalisme philosophique (Platon, Descartes, Leibniz) – II. La position du problème du langage dans les systèmes de l’empirisme (Bacon, Hobbes, Locke, Berkeley) – III. La philosophie du siècle des Lumières français (Condillac, Maupertuis, Diderot) – IV. Le langage comme expression de l’affect. Le problème de l’« origine du langage » (Giambattista Vico, Hamman, Herder, le Romantisme) – V. Wilhelm von Humboldt – VI. August Schleicher : linguistique et « sciences de la nature » – VII. La fondation de la linguistique moderne et le problème des « lois phonétiques »

Chapitre 2 : Un moment de l’expression linguistique : la sensibilité. I. Le langage comme mouvement d’expression. Langage gestuel et langage oral – II. Expression mimique, analogique, et symbolique

Chapitre 3 : Un moment du langage, l’expression intuitive. I. L’expression de l’espace et des relations spatiales – II. La représentation du temps – III. Le développement linguistique du concept de nombre – IV. Le langage et le domaine de l’intuition interne. Les moments du concept de moi : 1. L’émergence de la subjectivité dans l’expression linguistique. 2. Expression de la personne et de la possession. 3. Type nominal et type verbal d’expression linguistique

Chapitre 4 : L’expression de la pensée conceptuelle dans le langage, la construction linguistique des concepts et des classes. I. La construction qualifiante des concepts – II. Les directions fondamentales de la construction des classes dans le langage

Chapitre 5 : Le langage et l’expression des formes pures de relation, la sphère du jugement et les concepts de relation

Glossaire des langues – Index bibliographique – Index des noms propres – Index général des matières – Œuvres de Ernst Cassirer