Jean-Philippe Toussaint
La Vérité sur Marie
Prix Décembre 2009
2009
208 p.
ISBN : 9782707320889
14.70 €
60 exemplaires numérotés sur Vergé des papeteries de Vizille
Version audio lue par l'auteur (extrait)
L'orage, la nuit, le vent, la pluie, le feu, les éclairs, le sexe et la mort. Plus tard, en repensant aux heures sombres de cette nuit caniculaire, je me suis rendu compte que nous avions fait l'amour au même moment, Marie et moi, mais pas ensemble.La Vérité sur Marie n’est pas à proprement parler une suite, mais un prolongement de Faire l’amour (2002) et de Fuir (prix Médicis 2005).
ISBN
PDF : 9782707327130
ePub : 9782707327123
Prix : 6.99 €
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Bernard Pivot, Le Journal du dimanche, 4 octobre 2009
A la recherche du pur-sang perdu
Un cinquième du roman - de la page 84 à la page 138 – est occupé par une scène d'anthologie qu"aucun lecteur ne pourra oublier. L’embarquement à Narita, aéroport de Tokyo, à bord d’un Boeing 747 cargo de la Lufthansa, d’un pur-sang. Il fait nuit, il pleut à seaux. Zahir, affolé, entre le van qui l’a amené et la stalle dans laquelle il doit prendre place, a semé ses gardes du corps japonais, son propriétaire français, les avocats de celui-ci, son amie et sa montagne de valises et de paquets… Le cheval s’est enfoncé au galop dans l’obscurité ruisselante de l’aéroport. Trois véhicules se sont lancés à sa poursuite. Le trafic des avions est paralysé. Comment retrouver, cerner, apaiser et dompter un pur-sang furieux dont on a eu tort, la veille, de licencier le lad et, vu sa renommée et son prix, qu’on ne saurait éliminer ni blesser? Epique et jouissif. C’est de l’Alexandre Dumas revisité par le Nouveau Roman. C’est du Flaubert qui narrerait un grave incident dans la zone du fret de Narita.
Jean-Philippe Toussaint est coutumier de ces passionnants morceaux de bravoure (terme qu’il doit probablement détester). Je me souviens, en particulier, d’une extraordinaire cavalcade à travers Pékin de trois fugitifs sur une moto poursuivie par la police chinoise (Fuir, Ed. de Minuit). La Vérité sur Marie est la suite, ou le prolongement, ou la reprise, ou un nouveau chapitre de l’histoire d’amour qui, depuis Faire l’amour (2002), puis Fuir (2005), unit et sépare, rapproche et éloigne la fantasque et séduisante Marie et le très épris narrateur.
Quand le roman commence, ils font l’amour. Mais pas ensemble. Tous les deux à Paris, pas très loin l’un de l’autre. La chaleur est accablante, un orage énorme tombe sur la ville. Comme Zeus, Jean-Philippe Toussaint adore mettre le ciel en furie. L’amant de Marie, qui décidément attire la foudre puisqu’il est le propriétaire du fameux cheval Zahir, est victime d’une crise cardiaque. Marie appelle le Samu. L’arrivée de cinq secouristes, les premiers soins, la défibrillation sont minutieusement racontés. L’écrivain est bien renseigné, et l’on peut penser qu’il a fait le même effort de documentation sur les courses hippiques à Tokyo et l’embarquement du fret vivant et piaffant dans un Boeing 747 cargo. Quand l’équipe du Samu emporte le corps à l’hôpital, arrive le narrateur que Marie a également appelé au secours…
Chez Jean-Philippe Toussaint, les personnages déploient une puissante énergie romanesque. Ils sont toujours en voyage, toujours en mouvement, toujours en danger. Ils dépensent beaucoup de CO2. Ils ont appris à vivre et à aimer sans se soucier du décalage horaire. Le monde n’est pas si grand que ça : ils finissent par se rencontrer par hasard ou se retrouver par nécessité. Ainsi, Marie et le narrateur, de retour sur l’île d’Elbe, où la jeune femme possède une belle maison de famille proche de la mer. Jours heureux jusqu’à cette nuit – toujours la nuit – où de nouveau frappent les éléments : le feu dévale la montagne…
Il y a de la fatalité antique dans cette littérature si moderne par son écriture et dans ses ressorts. On sent que le romancier apprécie les contrastes, les oppositions, les symboles antinomiques, et que, comme Marie, il ne ferme rien. "C’était tuant, même les livres, elle ne les fermait pas, elle les retournait, ouverts, à côté d’elle sur la table de nuit quand elle interrompait sa lecture." De même, Jean-Philippe Toussaint, quand il interrompt quelque part son écriture, ici à l’île d’Elbe, laisse ouverts ses livres pour en écrire d’autres.
Les romans ne ressemblent à rien de connu. Ils décoiffent autant le lecteur que le narrateur. Marie est d’humeur aussi imprévisible qu’un pur-sang. A l’exemple d’une musique qui tient lieu de fond sonore, la sensualité, tantôt en sommeil tantôt éclatante, court tout au long du roman. L’humour aussi. Une sorte de distance ironique. Plus l’angoisse permanente de la mort.
Oui, Jean-Philippe Toussaint est un dieu de l’Olympe qui, avec bienveillance ou avec fureur, manipule quelques créatures bien choisies et les projette dans des aventures planétaires sous les signes d’Eros et de la Lufthansa.
Marie Desplechin, Le Monde, vendredi 18 septembre 2009
Jean-Philippe Toussaint
« Je cherche une énergie romanesque pure »
L'écrivain Marie Desplechin a rencontré l'auteur de « La Vérité sur Marie » en Corse, dans son « biotope méditerranéen ». Il s’explique sur sa conception de la littérature.
S’il avait eu le permis de conduire, il serait venu me chercher à l'aéroport. Mais il a déjà tellement de mal à se servir de son téléphone portable que je suis plutôt contente, dans le fond, de m'être tapé le trajet en taxi. Et puis, qu'il prenne la peine de s'en excuser, comme s'il le regrettait, c'est gentil.
Jean-Philippe Toussaint est prévenant, poli, réservé, étonné parfois, courtois. Il pousse l'obligeance jusqu'à anticiper les questions qu'on ne comptait pas lui poser. Celles qui peuvent expliquer par exemple qu'on aille jusqu'à lui, à Erbalunga, dernier bourg avant le cap Corse, fin juillet, alors qu'on aurait pu attendre Paris, septembre, et la sortie du livre, tranquille. C'est de cette vieille poste, raconte-t-il en indiquant la direction d'un mouvement du bras, qu'il a rappelé, la première fois, Jérôme Lindon qui cherchait à le joindre. Après que les autres maisons l'eurent refusé, et que le manuscrit de La Salle de bain se fut égaré quelques mois dans les bureaux de Minuit, après que sa compagne eut entamé une formation de maraîchère (elle cultivait des concombres), après qu'il eut songé à l'imiter, en fin de compte, pour le roman, c'était oui.
C'était il y a vingt-quatre ans et ça tombait bien. On imagine mal Toussaint ailleurs que chez Minuit. Les lecteurs des autres maisons s'en sont peut-être avisés. Ils se sont abstenus, moins par réticence que par raison, conscients que ce type de prose, c'était pour Lindon. Du coup, je m'en voudrais d'avouer que l'épopée des débuts, je n'y avais même pas pensé. Ce que j'espérais, c'était approcher d'un peu plus près quelques pages de l'Autoportrait (à l'étranger). Les voir mieux, les voir dans leur lumière. Contempler l'eau lustrale dans laquelle on se baigne si bien (entre autres) dans les trois livres du cycle de Marie (Faire l'amour, Fuir, La Vérité sur Marie). Assister à l'apparition de l'auteur dans son biotope méditerranéen.
J'aurais pu repartir après l'avoir vu traverser la petite place éblouie de soleil, pantalon grège, chemise bleue assortie à ses yeux. Mais nous nous étions à peine salués sous le parasol que je posais des questions vagues auxquelles il apportait des réponses précises, en guide chevronné de son histoire. Une bien belle biographie, semblable au mot près à celle qu'il donnait à ses débuts, augmentée des nouveaux livres et des quelques anecdotes afférentes (ici l'auteur étudie à Paris, là il renonce au cinéma, puis il y revient, il séjourne au Japon, on le retrouve en Chine, l'Asie l'adule, il écrit à Ostende, expose à Canton, le voilà qui lit maintenant Faulkner et Durrell...). Tracé impeccable, parcours sans faute.
C'est peut-être une chose qu'on apprend, à s'en tenir là. Loin de la confession. De toute façon, tout ce qu'on peut savoir sur Toussaint se trouve sur le site qui lui est consacré. Il s'explique par ailleurs clairement sur l'expérience et l'écriture dans un article intitulé "Comment j'ai construit certains de mes hôtels", accessible lui aussi sur le Net. Pour faire court, Madame Bovary, c'est moi. Il insiste, que les choses soient claires : Marie, c'est lui. Pour preuve, elle expose au Japon. Le narrateur est un autre. Pour preuve : il sait conduire. On approuve trop vite. Il tempère. Bien sûr, le narrateur, c'est lui. Un peu. Et Marie, sa femme. Beaucoup. D'ailleurs, l'île d'Elbe, c'est la Corse. Mais l'île d'Elbe en même temps. Pour preuve : il a les plans. Et le cheval, Zahir, dans son dernier livre ? J'avance Marie, mais de l'avis général c'est plutôt lui, qui n'a pas vraiment d'avis sur la question. Et si c'était un cheval ? Pour la mer, c'est réussi, elle miroite à nos pieds. Pour le reste, on rame gentiment. Et puis il dit plus tard, au détour d'une phrase : "Proust est le plus grand écrivain français." Bien sûr. C'est la clé. Elle ouvre le cycle de Marie : "Le livre, dit Toussaint, est fait de temps et de lumière, d'amour et de mélancolie."
Des clés, chez Toussaint, il y en a tout un trousseau. C'est son côté serrurier. On a la clé Pascal, la clé Musil, Beckett, Borges... Il en installe un peu partout, qu'il planque plus ou moins. Et qu'il truque à l'occasion (le "Zahir" vient de Borges). Cette dimension savante, cette aisance aussi à parler du labeur (inspiration, construction, correction), lui valent la reconnaissance éperdue des experts. Pour l'université, c'est un client en or. Pour les autres, c'est presque intimidant. Le mieux serait encore de s'abstenir de lire les analyses qui lui sont consacrées. Tant de maîtrise dans son art, on n'est pas sûr d'être à la hauteur. A force, on se sent coupable de n'avoir rien vu. Rien d'autre que de la lumière, de la couleur, de la crainte et de la douceur. D'être si incurablement émotif. Madame Bovary, quoi.
Mais lui qui déclarait tout à l'heure : "On peut travailler sur ce qu'on contrôle et je ne m'en prive pas", dit maintenant : "J'aimerais que quelque chose d'heureux, et même de tonique, émane de mes livres. Une fois qu'on a admis une sorte de désespoir lié à la condition humaine, on a atteint une forme d'équilibre. On peut être heureux." Alors on se dit que le charme très particulier de ses livres prend sa source là, dans une mélancolie travaillée, et qu'apaise "le bonheur simple d'une phrase ou d'un mot". Après tout, c'était déjà le thème de son premier livre. Sans même revenir sur les serrures Pascal-Musil, un type qui vit dans une baignoire a forcément quelque chose de saturnien. De La Salle de bain à l'explicite Mélancolie de Zidane, le compas n'a pas bougé. Même La Télévision sonne en creux comme la chronique d'une dépression larvée. Seulement, c'était drôle. Très écrit et très drôle.
L'humour n'a pas disparu du cycle de Marie. On rit, souvent, dans La Vérité. L'auteur n'a pas renoncé, mais il a "changé ses priorités" : "Sans intrigue, sans personnages, qu'est-ce qui fait tenir un livre ? Il lui faut une énergie intérieure. L'humour en était une. Désormais, je cherche une énergie romanesque pure." Un précipité créé à partir, dit-il, de la lecture du Quatuor d'Alexandrie et de Faulkner. Il théorise, on aurait tort de se méfier. L'énergie est là, et c'est assez magique. Elle galvanise ces romans sans intrigue (une rupture, c'est mince) que gouvernent pourtant les lois du genre : passion, sexe, mort, trafics, périls, voyages, fuites et poursuites, continents, mers, villes et campagnes, détails mémorables et scènes grandioses, et de l'amour, en continu.
Sur un canevas en deux ou trois parties (un lieu, une action qui se démultiplie), Toussaint construit une grande chambre d'écho où résonnent des pleurs, des cris, des rires, des halètements, des chuchotements, le craquement du feu dans les arbres et la caresse du vent sur la mer. Il a le génie de faire entendre ce qu'il choisit de taire. Pour du roman, c'est du roman : tout le bonheur du genre, et rien de débraillé.
Le troisième volet du cycle est une composition nocturne, zébrée de lumières violentes, ambulances, miradors et incendies, et un roman des catastrophes et de l'amour ("J'ai essayé que l'amour soit sensible, présent, visible"). Un livre dans lequel la Vérité compte moins que Marie, Marie splendide en Vérité, plus ou moins nue d'un bout à l'autre du livre. A la vérité romanesque, Toussaint consacre une alcôve proustienne, un sanctuaire de quelques pages qui en appellent au rêve plutôt qu'à la mémoire, pour établir une "vérité nouvelle qui s'inspirerait de ce qu'avait été la vie et la transcenderait", une "vérité proche de l'invention, ou jumelle du mensonge, la vérité idéale". On aimerait que La Vérité ne soit pas le dernier du cycle. On reviendrait à Erbalunga. Ou on irait à Ostende, avec un peu de chance. Toussaint sourit : "Ce qui me plaît, c'est qu'on ne sache pas. Ça reste ouvert. Mon jeu est caché."
Éric Loret, Libération, jeudi 17 septembre 2009
Marie a tout pris. Jean-Philippe Toussaint met le feu au troisième épisode de ses amours impossibles
La vérité sur Marie, c’est qu’elle n’existe pas. Ni Marie ni la vérité. C’est-à-dire aussi qu’elle existe à fond, à plein régime fictionnel. Ce n’est pas écrit dans le livre : c’est ce qu’on ressent après s’être fait piétiner par ce bolide en feu qu’est le nouveau Jean-Philippe Toussaint, à peu près aussi jouissif qu’un déluge de météorites dans les reins, si les reins étaient les lobes du cerveau (par exemple).
Commencé dans une «nuit caniculaire», ce troisième volet des amours du narrateur et de Marie, après Faire l’amour et Fuir, oblique très vite vers une longue hallucination ténébreuse, traversée par un pur-sang sous la foudre et descendant aux enfers en plein ciel, dans les soutes d’un avion-cargo. Le roman traditionnel fout le camp, le narrateur avec («basta avec moi maintenant», prévient-il obligeamment), et nous voilà précipités dans une terreur secrète, un nouvel ordre de choses qui n’est autre que «la persistance du réel», un truc à se cogner la tête et à faire vomir un cheval nommé Zahir, celui de Marie, même si les chevaux, on l’apprend au passage, ne peuvent physiologiquement pas vomir. Peu importe, puisqu’il s’agit de pousser au max la puissance de l’imaginaire, jusqu’à éclabousser en «fulgurances de langue» et refondre le réel au creuset de l’écriture. Un peu avant d’ôter le tabouret narratif de sous nos pieds et d’y glisser un tapis volant à 300 cv (et non à un seul comme notre résumé pourrait le laisser croire), Toussaint avait déjà sorti le défibrillateur dans le premier chapitre et nous avait hyperventilés avec une crise cardiaque aussi urgente qu’hystérique. C’était le hors-d’œuvre, bientôt suivi de coups de foudre totalement hors-bord.
Peinture. Il y eut un temps où Marie existait un peu plus, faisait mieux semblant de réalisme passif, dans Faire l’amour et Fuir, textes moins volcaniques que celui-ci. On n’a pas besoin de le savoir, mais Marie et le narrateur vivent depuis deux volumes une histoire de séparation impossible, de Pékin à Tokyo en passant par l’île d’Elbe, où Marie a enterré son père. L’ordre spatio-temporel, apparemment vaporeux, est en fait assez strict : Fuir se déroule l’été précédant l’hiver de Faire l’amour et La Vérité sur Marie s’ouvre l’été suivant, puis remonte en flash-back vers le printemps et s’achève sur la même île d’Elbe que Fuir. Mais la mer finale de ce dernier est remplacée par le feu, et la vérité, pas sur Marie mais sur ces trois livres, est qu’ils sont composés chacun d’un élément différent, en plus de jouer avec les saisons. L’eau pour le premier, dans lequel Marie pleure à flots continus, l’air pour le second (dans une cavale à moto anthologique) et cette fois, donc, le feu. Toussaint a également pris soin de varier les figures amoureuses : le narrateur et Marie, le narrateur et une jeune femme de hasard et, dans ce troisième épisode, Marie et son amant.
A première lecture, cependant, La Vérité sur Marie fait passer de l’autre côté du papier et c’est comme si, dévoré d’images, on assistait à une peinture baroque : «Il n’y avait plus trace de Zahir sur le parking, il s’était dissous dans la nuit, il s’était évaporé, il s’était fondu, noir sur noir, dans les ténèbres. La nuit présentait son obscurité habituelle, comme si le pur-sang était parvenu à s’introduire dans sa matière, et qu’elle l’eût instantanément englouti et digéré. Les voitures fonçaient à toute vitesse vers l’horizon, les vitres fouettées par la pluie, les carrosseries tressautant sous les à-coups du revêtement.» C’est Rembrandt et Turner à la fois, mais qu’il faut imaginer poudroyant sur deux cents pages. La force de Toussaint est d’avoir su instiller dans ses visions la présomption d’absence sans laquelle il n’est pas d’image réelle : à savoir en danger, menaçant de disparaître, puissance centrifuge.
Energie. «C’est toi qui inventes», rappelait Marie dans Faire l’amour. Le narrateur invente cette fois si bien qu’il parvient à se mourir pour galvaniser Marie : «J’avais sous les yeux une image saisissante de mon absence. C’était comme si je prenais soudain conscience visuellement que, depuis quelques jours, j’avais disparu de la vie de Marie, et que je me rendais compte qu’elle continuait à vivre quand je n’étais pas là, qu’elle vivait en mon absence - et d’autant plus intensément sans doute que je pensais à elle sans arrêt.» Toussaint a souvent dit son désir de purifier l’énergie romanesque «indépendamment de l’anecdote ou de l’intrigue». Encore un pas et c’est la fission nucléaire.
Du même auteur
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