L'Échiquier

ISBN
PDF : 9782707356291
ePub : 9782707356284

Prix : 9.49 €

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Le Soir, Alain Lallemand, 4 janvier 2025

« Le vrai, le juste, le nécessaire »

On peut être un inconditionnel de ses romans et, derrière la perfection lisse de ses textes, ne pas cerner l'homme qui tient la plume, ne rien comprendre des grands marqueurs de son existence – le plaisir littéraire n'en est pas altéré. En 2023 cependant, Jean-Philippe Toussaint se dévoile de manière inattendue dans un livre à « caractère autobiographique », né durant son confinement bruxellois. Pas de révélations fracassantes, non, d'autant plus qu'il tamise ses souvenirs à la grille 8x8 de l'une de ses passions, l'échiquier, lequel lui sert à la fois de plan de jeu, plan de lecture de ce livre et, de manière plus éclatante encore, est le symbole alchimique de ce qu’il ne fut pas (champion d'échec) pour mieux expliquer ce qu’il est : maitre en littérature.

Cependant, sur ces deux éléments simples qui fondent son archimagie, Toussaint se dévoile comme jamais : la statue du Commandeur, chez lui, est celle de son père, Yvon Toussaint, ancien directeur du Soir, qui n'a jamais envisagé que son fils puisse le battre aux échecs, mais lui a donné la permission explicite, un soir de 1979, de devenir écrivain – ce qu’il est devenu à cette époque-là précisément, par autorisation et/ou par hasard, sans doute un peu des deux.

En sus de l'autobiographie, il y a comme toujours dans les livres de Toussaint, des pages magistrales, ici sur la double virtuosité de Nabokov ou sur la profondeur abyssale que l'écrivain doit atteindre pour se couper du monde et le restituer. Il y a aussi dans ces abysses des pages urticantes, Toussaint ne se livre pas avec le désir de plaire. Mais il s'explore avec une profondeur inattendue (« L’écriture romanesque est une méthode de connaissance de soi ») et, on le ressent, une justesse désarmante qui, soudain, rend cohérent ce parcours qui relie Paris, la Chine et une salle de bains aux étangs d’Ixelles, et nous éclaire sur l'attraction exercée sur le fils par ces deux astres aujourd'hui éteints, ses parents, qui continuent à prodiguer leurs lumières et leurs ombres.

Le Nouvel Obs, Elisabeth Philippe, 2 janvier 2025

« J'attendais la vieillesse, j'ai eu le confinement. » Première phrase et première case de ce récit autobiographique en 64 chapitres, soit autant que de cases sur un échiquier. L’auteur de « La Salle de bain » avance ici ses pièces, dont un roi : son père. Avec ce texte intime, l'écrivain belge « joue contre le temps, contre la mort », souligne le critique Philippe Lançon dans son élégante postface. Une partie menée avec panache, même si elle est fatalement vouée à l'échec.

Télérama, Laurent Rigoulet, 31 août 2023

« Le premier essai autobiographique d’un romancier qui s’est longtemps, astucieusement, raconté est composé du même nombre de chapitres qu’il y a de cases dans un jeu d’échecs. Soixante-quatre. Certains sont courts, d’une écriture blanche et fulgurante, d’autres s’étirent, emportés par les méandres du souvenir et la lueur soudaine qui précise les contours de figures effacées. Jean-Philippe Toussaint a longtemps été joueur, les échecs ont dévoré sa jeunesse — ''leur symbolique, leur romantisme, leur abstraction rassurante ont toujours été intimement mêlés pour moi à l’écriture'' ». 

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