Michele Prandi
Sémantique du contresens
Essai sur la forme interne du contenu des phrases
1987
Collection Propositions , 224 pages
ISBN : 9782707311191
14.70 €
Beaux yeux, versez sur moi vos charmantes ténèbres ; Les arbres s’ennuient ; il s’installa dans la douceur de ce sourire... Le contenu de ces expressions n’arrive pas, malgré la présence d’une forme syntaxique impeccable, à s’harmoniser dans un tout cohérent : ce sont des contresens. Traditionnellement regardé avec méfiance par la plupart des philosophes et des linguistes, le contresens est en fait un observatoire privilégié pour l’étude de la forme linguistique, et plus particulièrement de l’articulation interne des signifiés complexes. Loin de relever de la pathologie linguistique, le contresens témoigne explicitement du pouvoir de la langue de créer des connexions signifiantes indépendamment des solidarités matérielles autorisées par notre image du monde. Cette position stratégique du contresens parmi des faits de langage explique l’importance qui lui est accordée dans cet ouvrage : les deux facteurs qui se partagent l’articulation des signifiés complexes – les relations imposées par la forme syntaxique et les solidarités spontanées entre contenus – se dissocient dans le contresens, ce qui nous permet de les observer séparément et de contrôler leur interaction.
‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑
1. Structure catégorielle, signifiance, signifiés cohérents. Le contresens comme problème philosophique. Le contresens dans la réflexion linguistique. Conclusion.
2. Le support formel du signifié unitaire. Le support formel de la prédication : une première ébauche. La structure fonctionnelle : forme et ontologie. Les articulations formelles majeures de la prédication. La sélection-Structure de la prédication : remarques finales. Les articulations majeures de l’expression nominale.
3. Les restrictions, de sélection comme problème sémantique. Deux approches du problème. Caractère formel du signifié unitaire. Effets de restriction de sélection sur le signifié unitaire. Sélection et lexique. Forme du contenu et contenu matériel. L’ontologie comme forme symbolique.