Critique


Luce Irigaray

Speculum

De l’autre femme


1974
Collection Critique , 468 pages
ISBN : 2.7073.0024.5
46.00 €


 La sexualité féminine est restée le “ continent noir ” de la psychanalyse. Celle-ci, en effet, ne pouvait que méconnaître cette autre, femme, qui déborde le cadrage de son champ théorique, la science du  sujet  qu’elle définit n’ayant pas interrogé sa soumission à des impératifs logiques masculins. Il fallait donc retraverser les textes où cette logique de l’un, du même, se systématise comme telle. Relire, et réinterpréter, Platon, pour repérer comment s’y déterminent les métaphores qui véhiculeront désormais le sens. Suivre le développement de cette histoire, de la théorie, et re-marquer où et comment l’autre – femme – se trouve exclue de la production du discours, en assurant de sa plasticité silencieuse le sol, la relance, et la limite.

Un spéculum a été introduit dans le volume pour en altérer l’économie. Ce praticable déjouant le montage de la représentation selon des paramètres masculins. Non pour quelque nouveau spectacle. Rien, alors, à voir en plus ? Mais que, d’un tact difficilement identifiable dans son fluide et inappropriable dans sa touche, “ Dieu ” rouvre des chemins dans un langage qui la connote comme châtrée, interdite de parole, et un certain sens – aussi de l’histoire – s’en trouvera soumis à une distorsion inouïe.
La/une femme jamais ne se re(n)ferme en un volume

Luce Irigaray

‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑

La tache aveugle d’un vieux rêve de symétrie. L’inconnue de la science – La petite fille (n’) est (qu’) un petit garçon – Au commencement s’arrêterait son histoire – Une  cause  encore : la castration –  L’envie du pénis  – Une pénible évolution vers la  féminité  – Une sexualité bien noire ? – Le pénis = l’enfant du père – L’après  coup  de la castration – Une indispensable  poussée de passivité  – L’hom(m)osexualité féminine – Un rapport sexuel impraticable –  La femelle est femelle en fonction d’un certain manque de qualités 

Speculum. Toute théorie du  sujet  aura toujours été appropriée au  masculin  – χόρη :jeune vierge-pupille de l’œil – Comment concevoir une fille ? – Une mère de glace – … si, prenant l’œil d’un homme fraîchement mort,… – La mystique – Un a priori paradoxal – … l’éternel ironie de la communauté… – L’incontournable volume

L’ύστέρα de Platon. Le praticable de la scène – Les dialogues – Le détournement de l’hystérie (masculine) – La  sortie  de la caverne – Le temps d’accommoder, d’approprier, l’optique – La vision du père : un engendrement sans histoires – Une forme toujours la même – Le parachèvement de la παιδεία – La vie en philosophie – La connaissance divine – Un entre-deux inarticulé : la schize entre sensible et intelligible – Le retour au nom du père – La jouissance de  la femme 

Roger-Pol Droit (Le Monde, 1974)

 Il y a la poudre aux yeux, les fausses nouveautés, les concepts d’un jour – l’écume des modes. Et puis il y a – plus discrets d’abord, plus décisifs bientôt – des livres rares et qui touchent juste, qui ébranlent imperceptiblement notre culture jusqu’à ses racines, qui décalent les axes même de notre pensée. Speculum est de ceux-là. 

 




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