Jean Rouaud
Pour vos cadeaux
1998
192 pages
ISBN : 9782707316271
13.15 €
99 exemplaires numérotés sur Velin des papeteries de Vizille.
* Réédition dans la collection de poche double
Elle ne lira pas ces lignes, notre miraculée des bombardements de Nantes, la jeune veuve d’un lendemain de Noël, qui traversait trois livres sur ses petits talons, ne laissant dans son sillage qu’un parfum de dame en noir. Même si sa vie ne se réduisait pas à cette silhouette chagrine, comprenez, il m’était impossible d’écrire sous son regard. Cet air pincé par lequel se manifestait son mécontentement, j’avais dû l’affronter pour avoir ravivé, en dépit d’une prudence de Sioux, une rivalité amoureuse vieille de cinquante ans à propos d’un homme mort depuis trente. À présent qu’elle régnait dans son magasin et qu’éclatait son grand rire moqueur, je n’allais pas lui gâcher son triomphe tardif.
Jean Rouaud
Dominique Bona (Le Figaro, 1998)
Jean Rouaud s’avance sans masques et sans couronnes, il est le fils abandonné. Sa mère n’est plus, ce livre est tout entier pour elle. Il a son souffle, son rythme cardiaque, anxieux, précipité. Un portrait aussi merveilleux qu’une icône se détache de ces pages.
Jean-Baptiste Harang (Libération, 1998)
Le formidable portrait de ce formidable petit bout de femme qui aurait dû ne pas survivre au colosse mort et qui trouve une énergie irréfragable, insoupçonnée, pour plus que survivre : renaître de cette mort.
Jorge Semprun (Le Journal du Dimanche, 1998)
Son écriture, au savoir-faire à la fois modeste et épatant de justesse, permet à Jean Rouaud de fabriquer de la fiction – de la densité, donc, du mystère quotidien, du non-dit significatif – avec des riens.
Jean-Claude Lebrun (L’Humanité, 1998)
Instiller du sens, débusquer la cohérence secrète qui évite aux choses de basculer dans l’absurde, suggérer toujours une épaisseur et une richesse : Jean Rouaud ne cesse pas de tenir son ambitieux programme. De façon continûment admirable.
Pierre Lepape (Le Monde, 1998)
Le récit part de la mort de la mère, du vide qu’elle creuse pour remonter vers d’autres nuits qui ont précédé la naissance de l’auteur. C’est la vie comme si on la regardait la tête en bas. Comme lorsqu’on naît. C’est neuf et très beau.
Du même auteur
- Les Champs d’honneur, 1990
- Des hommes illustres, 1993
- Le Monde à peu près, 1996
- Les Très riches heures, 1997
- Pour vos cadeaux, 1998
- Sur la scène comme au ciel, 1999