Mahmoud Darwich
Plus rares sont les roses
Traduit de l’arabe par Abdellatif Laâbi
1989
96 pages
ISBN : 9782707312839
11.50 €
Composée de poèmes en prose ou de vers fondés sur des mètres libres, cette œuvre déroule des aquarelles poétiques nées de l'exil et de l'errance : souvenirs pétrifiés de l'aéroport d'Athènes, fascinations périlleuses de Beyrouth, plaintes minérales de Damas, routes hallucinogènes d'Aden. L'écho des luttes politiques du peuple palestinien se retrouve ainsi dans une toponymie épique où surgissent les évocations mythiques de La Mecque, de Cordoue, de Sumer et de Babylone. La célébration des roses mystiques de Galilée se conjugue ensuite avec les réminiscences bibliques et coraniques de la légende de Joseph, de la Cène et de Marie, dans une plainte d'abandon désespérée, où le poète musulman retrouve les paroles du Christ sur la Croix. Au fur et à mesure des arabesques verbales, la nation éloignée devient un enjeu passionné, où l'amour charnel se confond avec les litanies de l'odyssée pour célébrer une prière de l'absence : J'ai appris tout le langage et je l'ai défait pour composer un seul mot : Patrie.. Un bestiaire fabuleux et la flore des contes apparaissent, au détour d'un cri, pour magnifier la nature blessée. L'évocation d'Homère et d'Eschyle apporte enfin le souffle tragique de la Grèce antique, comme pour mieux signifier la malédiction absurde des nouveaux Atrides du Proche-Orient. Par la diversification des références et des symboles. Darwich renouvelle un langage poétique recherchant toujours la mélodie harmonieuse du cantique ou du psaume. Nouveau journal d'exil de son peuple, ce recueil est aussi la moisson d'éternité des jours précaires du poète.
Bernard Moussali
Table des poèmes* Plus rare sont les roses (1986).
Je parcourrai cette route ; Sur le chemin, il y a encore du chemin ; Si c'était à refaire ; Sur cette terre ; Je suis de là-bas ; Adresses pour l"âme, hors ce lieu ; La terre ne nous contient plus ; Nous marchions vers un pays ; Nous voyageons comme tout le monde ; L’aéroport d’Athènes ; Je n’en finis pas de parler ; Nous avons le droit d’aimer l’automne ; Le dernier train s’est arrêté ; Sur le versant, plus haut que la mer, ils se sont endormis ; Il étreint son meurtrier ; Le vent nous est hostile ; Hennissement sur le versant ; D’autres barbares viendront ; C’est mort qu’ils m’aiment ; Quand les martyrs vont dormir ; Plus sombre sera la nuit ; Nous sommes allés à Aden ; Dans Damas, il y a un Damas ; La flûte à pleuré ; Est-ce en un tel chant ; Nous avons peur pour un rêve ; J’ai vu le dernier adieu ; Adieu à ce qui adviendra ; Enfante-moi pour que je sache ; Les pilleurs de tombes ; Près de la muraille ; Ici, nous sommes près de là-bas ; Pour la dernière fois, il voit la mer ; Il jouait mon dernier rôle ; Tes restes pour le faucon ; Je suis Joseph, ô mon frère ; La Cène se prolonge ; Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonnée ? ; Je veux davantage de vie ; Ne peux-tu éteindre une lune… ; Nouvel automne pour la femme du feu ; Viendra l’hiver qui fut ; L’amour m’append à ne pas aimer ; Nous avons perdu, et l’amour n’a rien gagné ; Je ferai l’éloge de ce matin ; Ciel pour une mer ; Je peux parler d’amour ; Et nous, nous aimons la vie ; Nous datons nos jours avec les papillons .* Blocus pour panégyriques de la mer (1984).
Dernier dialogue à Paris ; S’envolent les colombes ; Brèves contemplations d’une ville antique et belle au bord de la Méditerranée .