Antoine Volodine
Le Port intérieur
1996
240 pages
ISBN : 9782707315489
15.15 €
30 exemplaires numérotés sur Velin des papeteries de Vizille* Réédition dans la collection de poche double n° 68
La foule bruisse nuit et jour, la radio transmet des extraits d'opéra de Canton. L'humidité ruisselle sur les murs. Breughel se cache à Macau dans un taudis situé près du port. Il aimerait continuer à végéter là en déplorant la disparition de Gloria Vancouver, cette mystérieuse femme avec qui il a fui jusqu'au sud de la Chine. Il aimerait aussi poursuivre sa méditation sur la beauté des Chinoises, qui nient son existence, et sur les sonorités de la langue locale, qu'il n'arrive pas à apprendre. Mais un certain Kotter entre chez lui, le ligote sur une chaise et commence à lui poser des questions sur des sujets moins exotiques.
ISBN
PDF : 9782707331199
ePub : 9782707331182
Prix : 6.99 €
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Patrick Grainville (Le Figaro, 15 février 1996)
Huis clos à Macau
« Cela commence par un canon de revolver vissé sur la tempe d'un type. Le tueur c'est Kotter, un agent au service du Parti et de sa section policière, le Paradis. Il bosse pour les Chinois. La proie c'est Breughel, prisonnier de son tortionnaire. Il n'aurait pas dû trahir la cause totalitaire et déguerpir avec Gloria de Macau. Cette dernière avait pour mission de le contacter et de le gagner au réseau. Bien sûr, ils se sont adorés. Grosse passion. Breughel, la cinquantaine limite, est pour de bon érotisé, irradié par cette espionne “ très jeune, très belle, une jeune guerrière ”. Ils bradent la politique et la police et cavalent et convolent au firmament.
Cette fugue, on la découvre par bribes, quand les souvenirs de Breughel s'engouffrent dans le créneau qui sépare sa tempe du revolver braqué. Un huis clos donc, des plus poisseux, un typhon couve, rameute tout un ramdam de tôles et de paperasses dans cette ruelle du vieux Macau. Un duel entre Kotter et Breughel. Il faut que le déserteur vide son sac, révèle où se cache Gloria et où elle a planqué l'argent du Parti.
Elle est somptueuse Gloria, anarchiste, très riche mais folle bientôt. Atteinte par l'obsession, les hallucinations. Elle sombre dans la psychose. Breughel ne révèle qu'une part de la vérité. Il se garde bien de raconter à son bourreau que Gloria pourrait survivre dans un asile à la lisière d'un bidonville, non loin de là. Il invente qu'elle a été finalement écrasée par un camion en Corée...
Le garde-chiourme et son captif déteignent secrètement l'un sur l'autre. On appelle ça le syndrome de Stockholm... Agents, dissidents, transfuges finissent par se confondre au crépuscule de toutes les causes. Tous suicidaires, à bout, recrus, en rupture de tout, avalés par les ténèbres. Gloria n'est plus qu'une envolée lyrique, une réminiscence panique, un tatouage d'ultime romantisme sur l'âme noire de Breughel.
On sent que Volodine a vagabondé en mer de Chine, du côté de Hong Kong, de Canton, de Macau... Ça grouille, marchés, puanteurs, péripéties macabres, étals sanguinolents, barques, jonques, paniers, fatras. C'est moite. Choses vues. Le polar politique se mâtine de reportages à cru et d'abattement métaphysique. La porte du taudis où moisissent les duettistes laisse filtrer des airs d'opéra chinois, voyelles aiguës, notes stridentes, courbes mélodiques... Breughel est saisi par le génie incongru de la langue, d'une beauté inconnue qui s'harmonise avec l'ovale des belles Chinoises et les nuances noires de leurs cheveux.
Le bouquin détraque certains stéréotypes du roman noir, en Orient, cradingue, écrasé de touffeur sous le déclic des typhons, grâce à une composition en éclats. On passe de la première personne à la troisième en un éclair. De Breughel à Kotter sans frontière. J'ai oublié de dire que Breughel est un romancier et que toute cette affaire s'en ressent. Les chapitres s'intitulent : Monologue, Fiction, Rêve... En effet deux longs cauchemars déploient leurs visions convulsives. On est au comble de l'expressionnisme. Camps, atrocités, sévices de la soldatesque, foule de mendiants immolés. Ces pages portent à son paroxysme le sens profond du livre. Cette terreur singulière qui obsède toujours Volodine. L'état de guerre. Le crime, ses alibis usés, ses rituels carnivores. Mais on trouvera peut-être l'esthétique des monologues plus électrique et plus tranchée. Les plus beaux impacts sont décochés dans le crâne de Kotter galvanisé peu à peu par Breughel.
Il y a un dénouement. Un gagnant si l'on peut dire et Gloria voit débouler le typhon de la fin du monde. Volodine est ainsi le moins minimaliste de l'écurie Minuit. Pas flegmatique mais frénétique. »
Christophe Kantcheff (Les Inrockuptibles, 27 mars 1996)
Cul-de-sac
Roman d'amour pour une femme qui bascule dans la folie, Le Port intérieur en profite pour clouer au pilori la littérature et ses prétendues vertus cathartiques.
« Si l'on s'amusait à associer chaque livre à une figure géométrique, les romans d'Antoine Volodine seraient des cercles. Les personnages y semblent en effet prisonniers d'un parcours étouffant, en circuit fermé, obsessionnel, incapables qu'ils sont de trouver une “ aération ”, une voie de sortie. De plus, ce parcours tourne autour d'un centre, d'un point intérieur, ou d'un port. Le premier “ port intérieur ” du livre est tout simplement géographique. Au cœur du vieux Macau, il jouxte un bidonville marécageux où s'est réfugié Breughel, activiste vieillissant et écrivain devenu presque stérile, montrant un goût certain pour les “ domiciles de la déchéance ” : “ Un réseau de planches zigzague sur l'eau putride. Il y a les broussailles, les fils de fer d'une ancienne clôture, les murs de tôle, les murs bâtis avec des briques que l'humidité a effritées, les cadenas sur les portes, les odeurs de décomposition qui soufflent depuis un hangar de parpaings où une entreprise d'élevage a installé un poulailler et un égorgeoir à volailles. ” Antoine Volodine rend à la perfection l'ambiance et l'esprit d'un lieu. L’atmosphère de déliquescence, les miasmes, l'exsudation forte et permanente : la phrase de Volodine éveille les sens et l'imaginaire, et l'on devine que lui aussi a dû être pris, lorsqu'il est arrivé à Macau où il a séjourné, par “ l'odeur de buanderie mal entretenue ”qui y règne.
La vie de Breughel, dont la solitude est totale, n'est plus qu’“ intérieure ”, vie menacée. Mais il a été rattrapé dans son taudis par Kotter, en mission pour le Parti, organisation occidentale clandestine et paramilitaire. Comme dans son précédent roman, Le Nom des singes, la confrontation des deux hommes, sous la forme d'un interrogatoire, sert de fil conducteur au récit, et cette confrontation trouvera la même résolution dans la confusion des identités, Kotter se transformant en Breughel, c'est-à-dire en la personne du narrateur, non identifiable, voire inexistant. Kotter cherche à s'assurer de la mort hypothétique de Gloria Vancouver, laquelle a détourné de l'argent du Parti avant de prendre la fuite avec Breughel, puis de basculer dans la folie. Gloria, second “ port intérieur ” du livre, est aussi l'ultime point d'attache d'un homme pour qui plus rien ne compte, pas même les livres qu'il a écrits. Le Port intérieur est d'abord un superbe roman d'amour pour une femme exceptionnelle de sensualité et de volonté, qui peu à peu s'est abîmée dans la folie. Même quand Breughel décrit ses rapports de plus en plus difficiles avec elle, Kotter y voit encore “ de la poésie et de l'amour ” : C'est une évidence à entendre Breughel évoquer ses visites à Gloria, qu'il cache à Kotter pour la protéger : “ Je l'examinai de profil, avec une tendresse que le chagrin polluait. Elle était restée très séduisante, en dépit des rides de la folie qui avaient commencé à lui buriner le visage. ” Gloria est donc aussi entrée en déchéance, le “ port intérieur ” de Breughel, se désagrège, devient inaccessible. “ Seuls les rêves et la pitoyable magie de l'écriture te permettent de (la) rejoindre ”, se dit Breughel. C'est ainsi que le troisième “ port intérieur ” du livre, la littérature, paraît être le seul à tenir le coup, puisque le tueur Kotter se méfie des textes que lui a réservés Breughel, et que celui-ci se confond de plus en plus avec les personnages de ses romans. “ On a trop longtemps cru que parler tissait quelque chose d'utile sur la réalité, dans quoi on pouvait s'envelopper et se cacher, quelque chose de protecteur. Parler ou écrire. Mais non. S'exprimer n'aide pas à vivre. On s'est trompé. Les mots, comme le reste, détruisent. ” »
Tiphaine Samoyault (La Quinzaine littéraire, 1er mars 1996)
Du nouveau sur Gloria
Antoine Volodine aime les histoires, le roman d'aventures, les pluies torrentielles de la mousson, les villes surpeuplées, le grouillement des animaux rampants. Il sait aussi réfléchir à ce qu'il fait en écrivant et entre les deux voies principales qui s'offrent aujourd'hui au roman, le roman qui raconte et le roman du roman, il ne choisit pas et offre les deux ensemble, dans un remarquable travail d'effacement des frontières entre intérieur et extérieur, entre histoire et récit.
« Qui a lu Les Grandes blondes de Jean Echenoz (Éditions de Minuit, 1995) il y a quelques mois aborde Le Port intérieur comme une terre étrangement familière : il y retrouve une femme appelée Gloria, également atteinte de troubles psychotiques. Il y suit un homme parti la rechercher en Asie, plus à l'Est cependant, puisque c'est à Macau, et non en Inde que se situe l'action. Là s'arrêtent les ressemblances de l'histoire et commencent les points communs formels qui font s'interroger le critique sur une tendance – plutôt qu'un mouvement – du roman contemporain. Les deux auteurs disposent en effet dans leurs textes la double perspective d'un jeu signifiant sur les genres, sorte de sur-conscience romanesque à l'œuvre dans l'histoire, et d'un goût de l'histoire qui fait vibrer leur langue, dans deux directions différentes, il est vrai : autant la langue d'Echenoz est précise, confiante, jubilatoire, autant elle expose ses hésitations et un suspens dubitatif ou inquiet chez Volodine. Il n'est ni encore temps, ni vraiment d'actualité de penser qu'il puisse s'agir là d'une “ école ” virtuelle, même si le fait qu'ils soient tous deux publiés aux Éditions de Minuit est intéressant : outre qu'il témoigne d'une réelle politique éditoriale, il se présente aussi comme alternative à des débats sur le roman contemporain qui ont eu cette maison pour abri. La réflexion ne peut cependant s'arrêter là ; on trouve publiées ailleurs des entreprises analogues, qu'on pense à Jean-Luc Benoziglio par exemple.
Que l'on puisse ainsi situer Le Port intérieur en relation avec des manifestations littéraires de l'époque n'ôte rien à son irréductibilité. Il est important aussi de le replacer dans l'évolution de l'œuvre de Volodine dont le trajet, des « Présence du futur » chez Denoël, aux éditions de Minuit dessine une progression sans abandons. De la biographie comparée de Jorian Murgrave (Éditions Denoël, 1985), son premier roman, on retrouve dans Le Port intérieur l'enquête politique, la traque psychologique, le rêve halluciné et cauchemardesque. D'Un navire de nulle part (Éditions Denoël, 1986), on reconnaît le climat tropical, les insectes, la femme mystérieuse jouant, littéralement, du double jeu par sa double apparence. À tel point que le personnage-romancier du Port intérieur, Breughel, apparaît comme l'auteur réel des précédents textes de Volodine, ainsi devenus fictifs, “ des fables qui ont été archivées puis laissées à l'abandon ”. Dans le dialogue qu'il mène avec le tueur venu à Macau pour le liquider, à la suite d'une trahison du Parti, il brouille sans cesse les frontières entre réalité et fiction : Gloria est “ une jeune guerrière comme j'en avais inventé plusieurs ” ; le nom qu'il donne à son interlocuteur est celui qu'il a dans son roman, et non dans la réalité, etc. C'est ainsi qu'il peut se dire : “ La fiction pouvait reprendre, c'est-à-dire ma vie ” ou que Kotter peut lui reprocher “ une manière littéraire d'exister dans [sa] propre existence ”.
Ainsi ce texte réunit les deux “ veines ” de l'auteur et démontre non seulement qu'elles ne sont pas incompatibles (cela, il l'avait déjà prouvé avec Le Nom des singes, Éditions de Minuit, 1994), mais que leur réunion peut devenir le miroir d'une réflexion sur la fiction. C'est là sans doute l'aspect le plus passionnant du Port intérieur : tout en conservant en positif le fil d'un récit qui mêle au suspense du roman d'espionnage les descriptions exotiques du roman d'aventures, il soulève aussi en négatif les problèmes que l'écriture pose au romancier : “ On aimerait rejoindre l'ombre et ne pas avoir à décrire l'ombre ”. La solution que semble trouver le personnage de Breughel est de jouer avec les clichés (“ Jamais il n'avait eu pour maîtresse une femme aussi dangereuse, aussi belle, aussi étrange, aussi mystérieuse, aussi subtile et aussi. ”) et d'accumuler les détails descriptifs afin de détourner l'attention de son interlocuteur lecteur qui – et c'est finalement là que se situe la vraie tension du texte – n'aime pas lire.
Le travail mené par Volodine est différent de celui qu'il fait accomplir à son personnage et la mise en abyme n'est là que pour multiplier les plans de la réflexion sur l'écriture de la fiction. L'épreuve consiste à ne pas séparer l'histoire et le récit, à ne fournir aucun signe typographique de démarcation du dialogue et de la narration, du monologue intérieur et du discours afin de mieux abolir extériorité et intériorité. Le “ port intérieur ” n'est pas seulement l'endroit de Macau où s'est réfugié Breughel, distingué dans cette ville du “ port extérieur ”, il est aussi l'image du livre rassemblant en son for à la fois la réalité supposée de l'histoire et tous les jeux superposés de la fiction (ceux menés par l'auteur réel et ceux de l'auteur fictif). C'est ainsi que les personnages sont mus par les phénomènes de causalité romanesques, que leurs références semblent toujours empruntées à des livres ou à des films dont le genre est aisément repérable et que les titres de parties s'intitulent de façon éloquente “ fiction ”, ou “ rêve ” ou “ monologue ”.
Pour mieux mimer l'hésitation de l'écriture qui semble ne jamais savoir exactement où elle s'engage, les procédés de suspens déjà à l'œuvre dans de précédents romans, sont ici poussés à un degré supplémentaire d'exposition. Les seuls signes de ponctuation utilisés sont le point et la virgule afin de dissocier l'écriture de la copie du langage parlé. Et dès que la pensée ou le discours d'un personnage l'engagerait dans la voie d'un détail réaliste ou le ferait exister comme être véridiquement plausible, sa phrase s'arrête, comme suspendue, “ à un point que vous ne. ”. Alors que les points de suspension permettraient au lecteur de poursuivre avec les mots de son imaginaire, le point final ferme la phrase à clé. Ainsi, ce texte étonnant, insolite et nouveau fait du roman un monde parfaitement autonome, replié sur son port intérieur. »
Jean-Claude Lebrun (L'Humanité, 23 février 1996)
Le roman en bassin de carène
Un beau chantier
« (…) Dans un taudis infesté de cafards, au-dessus d'une ruelle du Port intérieur, parmi un désordre de cartons et de papiers tapés à la machine, tandis qu'un typhon approche et va bientôt s'abattre sur l'enclave, un écrivain attend son bourreau : l’agent lancé sur ses traces par une mystérieuse organisation, le Paradis, à laquelle avait appartenu son amante disparue, Gloria Vancouver. Car on le soupçonne de n'avoir pas dit toute la vérité sur cette disparition. Un certain Kotter va donc bientôt apparaître, pour l'un de ces bizarres interrogatoires, qui chez Antoine Volodine tendent à se présenter comme figures centrales de l'écriture, sortes de dialogues par épisodes où les rôles à la longue viennent à se brouiller. Un flou troublant, installé au cœur d'un univers pourtant saisi avec un sens maniaque du détail qui se répète jusqu'à l'obsession les cafards, les musiques perçantes de l'opéra chinois, le ronronnement du réfrigérateur, le ventilateur du plafond à l'arrêt, la curieuse diction locale, avec sa parole comme suspendue en fin de phrase, que le récit s'est à son tour appropriée. Au moins autant que de l'enchaînement cahoteux de l'interrogatoire, la tension dramatique naît de ces notations d'apparence périphérique. L'écrivain a beau prétendre ne solliciter les détails exotiques que pour “ garantir l'intérieur des textes ”, on n'en voit pas moins ceux-ci s'infiltrer de plus en plus entre Kotter et lui-même, pour donner à l'espace qu'ils tracent désormais ensemble une consistance singulièrement fascinante. Si l'on ajoute que le tueur recherche dans le fouillis de feuillets tapés à la machine les réponses aux questions qu'il est venu poser, ainsi que quelqu'un tentant de débusquer dans l'écriture ce qui par ailleurs lui échappe, l’on se dit qu'Antoine Volodine est tout bonnement en train de monter sous nos yeux un roman en fausse perspective, dans lequel l'aventure n'est pas forcément celle que l'on croit.
Quelqu'un ici s'évertue en effet à brouiller les cartes, comme Breughel à embrouiller Kotter dans le chaos savamment entretenu de ses papiers. Et si au bout du compte ce justicier lancé à ses trousses, sous son dehors menaçant, n'était que l'un de ses propres personnages, auquel il prêterait “ toutes les boues conscientes et inconscientes ” qui le “ gouvernent ”, pour mieux s'affronter à soi-même ? Et si cette recherche de Gloria Vancouver, la femme aimée, sorte d'aventurière gauchiste, lançant des mots d'ordre enflammés et énigmatiques, dans une manière de délire à la parole absconse, comme au plus ardent de quelque combat intérieur n'était que le désir de retrouver cette autre que l'on découvre maintenant absente d'elle-même, mais pas morte, dans un hôpital psychiatrique en face de Macau ? On saisirait alors mieux le sens d'une remarque attribuée à Kotter, “ vous avez une façon littéraire d'exister dans votre propre existence, Breughel ”, dès lors que le roman d'Antoine Volodine s'affiche pareillement littéraire, c'est-à-dire dégagé de l'obligation de vraisemblance réaliste. Même si son aspect thriller, en un authentique tour de force, n'y faiblit pas un seul instant, dans des ambiances et des éclairages qui ne laissent pas douter de la puissance d'évocation du romancier. Comme vers la fin cette hallucinante scène nocturne dans un cimetière, le cyclone maintenant tout proche, clin d'œil au vieux roman d'horreur, mais surtout chef-d'œuvre d'escamotage, à la mesure du livre tout entier, qui révèle à ce moment dans sa complète étendue sa dimension de mentir-vrai. (…) »