Théâtre


Euripide

Hélène

Traduction de Jean et Mayotte Bollack


1997
96 pages
ISBN : 9782707316196
9.30 €


Hélène, la plus belle des femmes, promise à un prince d'Orient par la déesse de l'amour, a été dédoublée par une déesse rivale. C'est son fantôme qui s'est enfui avec Paris, qui a provoqué la guerre de Troie, qui est retourné ensuite auprès de Ménélas.
La vraie Hélène a été transportée par Hermès sur les bords du Nil, à la cour du roi Protée, auquel a succédé son fils Théoclymène, lequel veut l'épouser. Mais voici que Ménélas fait naufrage sur ces rives et découvre cette femme inconnue qui est la sienne. Il saura la ramener à Sparte avec la complicité de la sœur du roi, Théonoé, et des frères d'Hélène, les Dioscures.
La traduction de Jean Bollack repose sur une révision en profondeur du texte grec. La signification de chaque vers est replacée dans l'élan du discours original avant d'être transférée dans l'espace de notre entendement contemporain.

‑‑‑‑‑ Extrait d’un entretien avec Jean Bollack, Libération, juillet 1994.‑‑‑‑‑

 La tragédie grecque est devenue une chose centrale de mon travail depuis vingt ans, je ne peux pas entièrement dire pourquoi. C'est une matière extrêmement forte – il n'y a pas d’œuvre dans la conscience universelle qui ne soit plus forte qu'Œdipe roi. Quand je traduis l'une de ces pièces, je suis placé devant deux choses : d'une part la situation dans laquelle est quelqu'un qui a écrit, étant lui-même placé dans une tradition par rapport à laquelle il prend ses dis-tances ; et d'autre part tout ce que l'on a fait, depuis, de cette œuvre. La reconstruction du moment où quelqu'un a écrit est au centre de ce que je fais. Et je détache cela très nettement de l'utilisation qu'on a pu faire de ses œuvres. Je prends le parti de celui qui écrit, de la situation qu'il a lui-même vécue et de sa façon de transformer une situation culturelle dont il a hérité. Je suis donc toujours en face d'une chose dont je peux parler directement. Mais il me faut aussi tenir compte de ce que les gens me disent : c'est stupéfiant, mais pour certaines phrases d'une pièce comme Œdipe roi. il y a huit ou dix interprétations très marquées, reconnaissables. Ce que je cherche, c'est le passage à une forme d'explication du sens, à son expression forte, immédiate, qui laisse entière la rudesse du texte. Nous sommes là au centre du travail. Au fond, ce que j'ai fondé, c'est un art de la compréhension.


 

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Voir aussi

Sur Euripide :* André Green, Un œil en trop. Le complexe d'Œdipe dans la tragédie (Minuit, 1969). 



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