Maxime Decout
En toute mauvaise foi
Sur un paradoxe littéraire
2015
192 p.
ISBN : 9782707328571
19.00 €
Dire toute la vérité et rien que la vérité. Vivre dans la transparence et la franchise. Ces préceptes, les chantres du vrai ont voulu les appliquer de force à ce que tout nous désigne comme une forme retorse du mensonge : la littérature. Quelle est la légitimité de cette posture ? N’est-on pas amené à la suspecter, à en reconnaître la fragilité et les impasses ? Car, examinant l’inlassable guerre qui a opposé les tenants de la sincérité (Rousseau, Leiris, Sartre) à leurs détracteurs (Molière, Laclos, Dostoïevski, Gary, Perec), on aperçoit se profiler une autre définition de ce qu’est la littérature.
En toute mauvaise foi : ne serait-ce donc pas ainsi que les œuvres se présentent à nous et se jouent de nous ? C’est-à-dire en s’inscrivant dans une structure qui n’est ni le mensonge ni la vérité, mais leur mélange incertain. Qui affirme en niant et qui dément en proclamant. Sommes-nous pourtant prêts à accepter que tout discours échappe à ce qu’il est tout en continuant de l’être, à admettre que la littérature ne produise qu’une vérité, parfois contradictoire, et non la vérité ?
Percevoir la manière dont l’œuvre pose la mauvaise foi, la suscite et la défie, c’est approcher ce qui constitue sa matière même, tant le moteur de ses intrigues que sa métaphysique implicite ou explicite. Mais c’est aussi repenser son rapport au lecteur, au réel et au savoir. Car il y a un paradoxe commun au menteur et au sincère que seule la mauvaise foi permet de décrire en s’arrachant à nos routines intellectuelles.
ISBN
PDF : 9782707328595
ePub : 9782707328588
Prix : 13.99 €
En savoir plus
Lire l'article de Christian Ruby, "Plasticité du discours littéraire", nonfiction.fr, janvier 2016.
Lire l'article de Stéphane Chaudier, "La littérature, c'est dire ce qu'il faut", Acta fabula, vol. 17, n° 4, août-septembre 2016.
Du même auteur
- En toute mauvaise foi, 2015
- Qui a peur de l'imitation ?, 2017
- Pouvoirs de l'imposture, 2018
- Eloge du mauvais lecteur, 2021