Frédérique Clémençon
Une saleté
1998
192 pages
ISBN : 9782707316264
12.04 €
30 exemplaires numérotés sur Vergé des papeteries de Vizille
Dans l'isolement d'une vieille maison perdue dans les collines, deux femmes, une mère et sa fille, règlent leurs comptes, convoquent leurs fantômes, s’épanchent une fois encore. Elles ne se parlent plus depuis longtemps. Leurs voix ne feront donc que se croiser. Une troisième voix se mêle à la leur, qui ordonne avec ironie leurs récits fragmentés. Mais elle s’éteint bientôt, parasitée par d’autres voix, celles des disparus - le père et l’époux, le grand-père et le beau-père.
Josyane Savigneau (Le Monde, 17 avril 1998)
Frédérique Clémençon, c’est une voix. Terrible. Prenante. Et dès les premières pages d’Une saleté, le premier livre qu’elle publie, à trente et un ans, on sait qu’elle va dire des choses affreuses, parler comme personne de l’enfer familial, de l’atroce promiscuité des êtres, qu’ils ne s’entendent pas (à tous les sens de cette expression), qui se haïssent. qui voudraient être ailleurs et qui, pourtant, passent leur existence entière ensemble. En famille. Si l’on ne veut pas aller jusqu’au bout de la haine et du mal, si l’on craint les atmosphères oppressantes. il faut fuir ce roman, car une fois la lecture commencée, on ne s’arrête pas on ne peut plus s’échapper. Comme l’histoire n’est pas racontée de manière linéaire par un narrateur unique, on veut ” rassembler les morceaux ”, comprendre la construction de cette architecture complexe, minutieuse, savoir qui d’Edith ou de sa mère, dernières survivantes du roman familial, va gagner, bien qu’à ce jeu-là il n’y ait que des perdants.