Au moment où la forme étatique passe à l’échelle mondiale, on découvre que l’inconscient, en dernière analyse, c’est l’État. Nos idées, nos sentiments, nos émotions sont commandés par lui. Ses désirs sont des ordres : les nôtres ne sont que des réponses obséquieuses à ce qu’il permet, tolère, impose ou interdit.
Cette action inconsciente de l’État se manifeste essentiellement par l’application du principe d’équivalence, qui porte chaque force sociale à chercher sa légitimation dans l’adoption d’une forme semblable à celles des institutions existantes.
Peut-on analyser l’État ? On court en le faisant le risque d’être au contraire analysé par lui. Il est cependant permis de penser aujourd’hui que cette superinstitution n’est peut-être pas si invulnérable qu’on l’a longtemps cru.
‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑
Lettre aux lecteurs
Première partie. La courbure du politique :
I. L’inconscient étatique – II. La courbure politique du champ social – III. Institutionnalisation de la révolution – IV. Le principe d’équivalence élargi
Deuxième partie. Peut-on analyser l’État ?:
V. L’État dans l’analyse institutionnelle – VI. L’analyse institutionnelle dans l’État – VII. Des indicateurs sociaux aux analyseurs sociaux
Troisième partie. Analyseurs de l’État :
VIII. Le planisme – IX. L’autogestion comme condition du dépérissement de l’État
Quatrième partie. Auto-dissolution de la politique instituée :
X. Au-delà du concept de crise