Novalis
L’Encyclopédie
Préface de Ewald Wasmuth
Traduit de l’allemand et présenté par Maurice de Gandillac
1966
Collection Arguments , 436 pages
ISBN : 9782707303820
24.75 €
Sous la scène visible et publique qu’occupent la pensée dite systématique et le langage dominant se déploient une tradition souterraine et un langage aphoristique. Les fragments d’Héraclite, les pensées de Pascal, les aphorismes de Nietzsche en font partie, comme aussi les notes et fragments de Novalis. Son Encyclopédie, fragmentaire et systématique, scientifique, philosophique et surtout poétique, demande à être comprise dans ses rapports avec L’Encyclopédie des sciences philosophiques et la Propédeutique philosophique de Hegel. Pointe extrême de la pensée romantique et enjouée, cette œuvre posthume vise à la fois un savoir et une praxis, et ose comprendre la vérité comme une erreur complète.
‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑
Préface de l’éditeur allemand
I. Remarques sur l’ordre des fragments – II. Message de Novalis sur la force du cœur productif
Avant-propos du traducteur français
Première section : Introduction. I. Le projet. Dessein, disposition et plan (fr. 1 à 35) – II. Doctrine générale des sciences (fr. 36 à 91)
Deuxième section : Philosophie. I. Systématique (fr. 92 à 101) – II. De la logique (fr. 102 à 130) – III. Philosophie (fr. 131 à 305)
Troisième section : Science mathématique. I. Mathématique (fr. 306 à 401) – II. Espace et temps (fr. 402 à 434)
Quatrième section : Les sciences de la nature. I. Physique (fr. 435 à 707) – II. Chimie (fr. 708 à 766) – III. Météorologie et astronomie (fr. 767 à 781) – IV. Minéralogie, géognosie et géographie (fr. 782 à 827)
Cinquième section : Théorie de la nature ou du vivant. I. Organologie (fr. 828 à 854) – II. Physiologie (fr. 855 à 1030) – III. Médecine (fr. 1031 à 1132) – IV. Psychologie (fr. 1133 à 1254)
Sixième section : Les sciences philologiques. I. Philologie, linguistique et musique (fr. 1255 à 1333) – II. Poétique (fr. 1334 à 1473) – III. Doctrine de l’art (fr. 1474 à 1496)
Septième section : Histoire et science de l’État. I. Historique (fr. 1497 à 1520) – II. État et droit (fr. 1521 à 1604) – III. Art de la guerre (fr. 1605 à 1608)
Huitième section : Anthropologie. I. Pédagogie (fr. 1609 à 1619) – II. Morale (fr. 1620 à 1639) – III. Anthropologie (fr. 1640 à 1666)
Neuvième section : Cosmologie et religion. I. La science magique (fr. 1667 à 1734) – II. Cosmologie (fr. 1735 à 1754) – III. Religion (fr. 1755 à 1803)
Table des principaux thèmes – Index des noms propres
‑‑‑‑‑ Extrait de la préface ‑‑‑‑‑
C’est en trois étapes que se développe l’œuvre de Novalis. Avant même de pouvoir les connaître, il leur a donné des noms : systématique , encyclopédique et prophétique . Les trois renvoient à une même pensée qui se retrouve mutatis mutandis, dans chacun des fragments. Tant qu’on ignore cette exigence, ce rêve que le poète voulut réaliser, beaucoup de ses formules restent mystérieuses ; mais, dès qu’on la connaît, on les voit toutes s’ordonner dans la structure de l’ensemble, comme des allusions plus ou moins heureuses. Chaque étape tente de rappeler cet unique message que, d’un seul coup, Novalis a voulu délivrer. Il s’agit moins d’une évolution que du triple dévoilement de ce qu’aurait dû être, à titre de poème achevé, avant même qu’il le connût, ce message qu’il portait en lui. Gottfried Benn écrit que le poème est déjà terminé avant d’être commencé et qu’au début simplement le poète ne sait pas encore son texte . Novalis n’a pas récité tout son texte, mais il était présent déjà, fut-ce à son insu, comme un fil d’Ariane qui l’orientait et le menait dans toutes ses formules et dans tous ses essais. Il faut lire son œuvre en commençant par la fin, car c’est elle qui éclaire le début.
Ewald Wasmuth
Marcel Brion (Le Monde, 10 mai 1967)
Chacun des fragments qui composent l’Encyclopédie est si frappant, si éblouissant de génie, qu’on ne se lasse pas de la consulter. (...) Nous devons à Monsieur de Gandillac une savante, précise et subtile version du texte allemand.
Alain Jouffroy (La Quinzaine littéraire, 15 février 1967)
Lire Novalis, c’est se confronter au génie et pour s’y confronter vraiment, il faut devenir génial soi-même. Oui, Novalis condamne son lecteur au génie, à l’ouverture, à la totalité.