Documents


Nelson Mandela

L’Apartheid

Précédé d’une lettre de Breyten Breytenbach
Traduit de l’anglais


1985
Collection Documents , Nouvelle édition, 128 pages
ISBN : 9782707305497
9.80 €


* Première publication aux Éditions de Minuit en 1965.

Principal inculpé, en 1962 et 1964, de deux procès intentés aux dirigeants nationalistes sud-africains, Nelson Mandela, ancien avoué, s’y était défendu lui-même et avait été condamné à la détention perpétuelle.
Ses deux plaidoiries sont reproduites dans cet ouvrage qui retrace l’histoire du Congrès national africain depuis ses origines et met en lumière le processus par lequel ses dirigeants sont passés successivement de l’opposition légaliste à la grève et de la grève au sabotage.
La lettre de Breyten Breytenbach adressée à Willie Mandela en mai 1985 et qui figure au début de cette réédition, évoque les conditions de vie de Mandela en prison à travers les événements survenus en République sud-africaine ces vingt-cinq dernières années.

‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑


« Lettre à Winnie Mandela » par Breyten Breytenbach – Nelson Mandela et l’apartheid – Le procès de Pretoria (22 octobre-7 novembre 1962) – Le procès de Rivonia (octobre 1963-mai 1964)

‑‑‑‑‑ Extrait de l’ouvrage ‑‑‑‑‑

Nous voulons pouvoir nous mêler à l’ensemble de la population et ne pas être confinés dans nos ghettos. Les hommes veulent garder leurs femmes et leurs enfants auprès d’eux, là où ils travaillent, et ne pas être contraints de vivre dans les camps d’hommes seuls. Les femmes ne veulent plus vivre comme des veuves dans les Réserves. Les Africains veulent avoir le droit de sortir après onze heures du soir et ne pas être cloîtrés dans leurs chambres comme de petits enfants. Les Africains veulent avoir le droit de voyager dans leur propre pays et de chercher du travail là où ils veulent, et non là où le Bureau du travail leur dit de le faire. Les Africains veulent disposer d’une part des richesses de l’Afrique du Sud ; ils veulent la sécurité et une place dans la société.
Avant tout, nous voulons des droits politiques égaux, parce que sans eux nous restons impuissants. Je sais que cela sonne de façon révolutionnaire pour les Blancs de ce pays, parce que la majorité des électeurs sera constituée d’Africains. Oui, le Blanc a peur de la démocratie. Mais on ne peut permettre à cette crainte de barrer le chemin à la seule solution qui garantira la paix et la liberté pour tous. Il n’est pas vrai que l’égalité des droits entraînera pour conséquence la domination raciale. La division politique basée sur la couleur est entièrement artificielle et, lorsqu’elle disparaîtra, il en ira de même de la domination d’un groupe de couleur sur un autre. Le C.N.A. a consacré un demi-siècle à combattre le racisme ; il ne changera pas de politique quand il aura triomphé.
Tel est le combat du Congrès national africain. Il s’agit vraiment d’une lutte nationale. Toute ma vie j’ai lutté pour la cause du peuple africain. J’ai combattu la domination blanche et j’ai combattu la domination noire. J’ai adopté pour idéal une société démocratique et libre où tout le monde vivrait ensemble dans la paix et avec des chances égales. J’espère vivre pour le conquérir, mais c’est aussi un idéal pour lequel je suis prêt, s’il le faut, à mourir.

 

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