Jerry A. Fodor
La Modularité de l’esprit
Essai sur la psychologie des facultés
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Abel Gerschenfeld
1986
Collection Propositions , 176 pages
ISBN : 9782707310798
23.50 €
Jerry A. Fodor soutient que les recherches contemporaines en science cognitive permettent de réhabiliter l’ancienne “ psychologie des facultés ”. Dans la conception qu’il développe, l’esprit humain est constitué en grande partie par des dispositifs cognitifs hautement spécialisés, répondant chacun à des principes propres et destinés à traiter de façon automatique un type très limité d’information en provenance du monde extérieur. Ces systèmes “ modulaires ” fournissent à la pensée sa matière en transformant des sensations brutes en représentations, mais ils sont relativement autonomes par rapport à la pensée proprement dite, c’est-à-dire par rapport à ce que Fodor appelle les “ systèmes centraux ” de l’esprit humain. Fodor utilise des exemples tirés de la recherche sur la vision humaine, et il montre que les résultats expérimentaux de la psycholinguistique, convenablement interprétés, militent en faveur d’une conception modulaire de la faculté de langage.
‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑
La psychologie des facultés
Première partie : Quatre analyses de la structure mentale. 1. Le néo-cartésianisme : la structure de l’esprit en tant que structure du savoir – 2. La structure mentale en tant qu’architecture fonctionnelle : les facultés horizontales – 3. La structure mentale en tant qu’architecture fonctionnelle : les facultés verticales – 4. L’associationisme (ou : « qu’est donc devenue la psychologie des facultés ? »)
Deuxième partie : Une classification fonctionnelle des mécanismes cognitifs
Troisième partie : Les systèmes périphériques en tant que modules. 1. Les systèmes périphériques sont propres à un domaine – 2. L’opération des systèmes périphériques est obligatoire – 3. Les systèmes centraux n’ont qu’un accès limité aux représentations calculées par les systèmes périphériques – 4. Les systèmes périphériques sont rapides – 5. Les systèmes périphériques sont informationnellement cloisonnés – 6. La sortie des systèmes périphériques est « superficielle » – 7. Les systèmes périphériques sont associés à une architecture neuronale fixe – 8. Les systèmes périphériques présentent des défaillances caractéristiques – 9. L’ontogenèse des systèmes périphériques suit un certain rythme, et une séquence d’étapes caractéristiques
Quatrième partie : Les systèmes centraux
Cinquième partie : Mises en garde et conclusions
‑‑‑‑‑ Extrait de la présentation ‑‑‑‑‑
Le thème de cette monographie est le statut actuel du programme de la psychologie des facultés ; il s’agira moins de s’interroger sur les données empiriques qui favorisent ce programme (je pense que c’est pour l’essentiel une question ouverte) que de se demander en quoi il consiste et à quels domaines il peut être naturel ou non de l’appliquer. Plus précisément, je voudrais faire les choses suivantes : 1) essayer de distinguer la thèse générale selon laquelle il existe des facultés psychologiques, d’une version particulière de cette thèse, que j’appellerai la thèse de la modularité ; 2) énoncer certaines des propriétés que les systèmes cognitifs modulaires sont susceptibles de posséder en vertu de leur modularité ; 3) voir s’il est possible de formuler une hypothèse plausible sur les processus mentaux qui risquent d’être modulaires. Enfin, je ferai de mon mieux pour, 4) séparer la question ayant trait à la modularité et aux facultés des problèmes liés à ce que j’appellerai la thèse de la limitation épistémique : il s’agit de l’idée selon laquelle il existe des contraintes endogènes sur le type de problèmes que les êtres humains peuvent résoudre, et donc sur le type de choses que nous pouvons savoir.