La bande dessinée n’est malgré tout qu’une histoire illustrée. Un histoire ? Plutôt un simple gag , où l’image n’a pour fonction que de ralentir la lecture jusqu’à la chute finale. Ces dessins-là sont semblables aux descriptions des romans populaires : on peut les sauter sans risque de perdre le fil.
Quant à Steinberg, lui, c’est le contraire : le dessin y est d’emblée fin en soi ; ses albums sont des musées.
Il n’y a chez Longuet ni gag ni toile de maître. Ce serait plutôt comme une voix qu’on entendrait divaguer, une voix de plume, les traits redevenant mots, et les mots traits, sans que d’ailleurs les puristes des mots et des traits y trouvent leur compte.
La littérature graphique devra aussi inventer ses lecteurs.