Essais


René Alleau

Aspects de l’alchimie traditionnelle

suivi de La Pierre de touche d’Huginius a Barma (1657)
Préface d’Eugène Canseliet


1953
240 pages, 4 illustrations
ISBN : 9782707301536
26.50 €


La littérature alchimique, malgré son importance évidente en ce qui concerne l’histoire de l’esprit, nous est à peu près inconnue. Les textes captivent souvent, les illustrations s’imposent à nos rêves, mais, dès que nous voulons saisir un sens précis, nous nous heurtons à de grandes difficultés. Le livre de René Alleau constitue une introduction à ces recherches. Il contient notamment un tableau complet des signes et symboles alchimiques et une importante bibliographie.

‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑


Préface d’Eugène Canseliet

Introduction

Première partie : Des principes de l’alchimie. I. L’Ile de la Faucille – II. Axieros, Axiokersos, Axiokersa – III. Des origines de l’alchimie

Deuxième partie : Des symboles alchimiques. I. Langue profane et langue secrète – Il. Des règles et des méthodes de l’analyse des symboles – III. Du groupe symbolique de la « Matière première » – IV. Du groupe symbolique du « Mercure » – V. Du groupe symbolique du « Soufre »

Troisième partie : Textes et documents alchimiques. I. La « Matière première » – II. Le « Mercure » – III. Le « Soufre» – IV. Huginus a Barma, « La Pierre de Touche ou Principes des Philosophes qui doivent servir de règles pour l’œuvre » – V. Symboles alchimiques et spagyriques

Bibliographie

‑‑‑‑‑ Premières pages de la préface ‑‑‑‑‑

Depuis la naissance de l’Occultisme moderne, au siècle dernier, responsable, par son ignorance et sa vanité, d’une incroyable méprise, depuis longtemps déjà se faisait sentir le besoin d’une étude approfondie, qui exposât, savamment, sainement et clairement, le but et l’idéal de l’alchimie, ainsi que l’universalité de ses principes les plus élémentaires. Enfin, ce livre est né, et le voici, qui présente l’immuable science d’Hermès, sous les divers aspects traditionnels de l’unique et unanime Vérité, et qui, par suite, ne la monopolise pas, si nous osons dire, comme d’aucuns l’ont tenté, au profit de telle ou telle autre civilisation religieuse. Nul, mieux que René Alleau – et nous ne déclarons point cela parce qu’il est notre ami, disciple de Fulcanelli et fils de Science comme nous-même – nul, mieux que lui, ne pouvait traiter ce sujet d’actualité brûlante, en l’étendant au cadre immense du vieux monde, sous la lumière de ses connaissances étendues des antiques philosophies orientales. Son jugement nous apparaît d’autant plus sûr, son autorité d’autant plus grande, que, persuadé du fondement positif de l’alchimie, ainsi qu’il en est, sur notre terre, pour toute incontestable vérité, il a davantage vérifié, dans la matière, l’exactitude des enseignements traditionnels et, par elle, physiquement communiqué avec l’Esprit. Ainsi, éprouvons-nous un plaisir très réel dans le sentiment de collaborer modestement à une œuvre de salut et de charité, en écrivant ces quelques pages, où le lecteur, malgré l’impression première, décèlera vite l’harmonie les unissant intimement au texte, qu’elles précèdent dans le même sentier.
Comme il est plus facile d’exposer ce que l’on connaît bien, on ne s’étonnera pas que nous entrions dans le vif même du sujet, auquel René Alleau ouvre l’accès pour le débutant, avec un souci du détail, de la précision et de la clarté, assurément jamais atteint avant lui. Que le lecteur nous pardonne, en conséquence, de l’entraîner, dès cette préface, au sein même de la philosophie alchimique parvenue à son plus haut degré de perfection, pour l’Occident, avec la pensée flamboyante du moyen âge chrétien. Selon que René Alleau le déclare en citant François Bacon, « l’antiquité est la jeunesse du monde », et c’est pourquoi, profondément, longuement, lui-même y pénètre et séjourne, afin de dissiper les épaisses ténèbres, qui enveloppent la Connaissance dans notre temps terriblement troublé et caduc.
Avec lui, nous reprendrons tout d’abord les paroles de Nicolas Valois, de qui il nous semble inconcevable que les Cinq Livres manuscrits, depuis le milieu du XVe siècle, n’aient jamais été imprimés : « La Patience est l’eschelle des philosophes et l’humilité la porte de leur jardin. » Cette déclaration de l’adepte normand prend l’inestimable valeur d’un apophtegme de base, exprimant avec netteté les deux qualités, qui, avant toute autre, doivent être celles du chercheur et qui sous-entendent, chez lui, la force et la justice, dans tout le sens issu de ces deux vocables. Rien, selon nous, n’est plus propre à souligner les quatre vertus nécessaires, en l’art d’alchimie, que les femmes, sculptées debout, aux angles du tombeau rectangulaire, érigé sur l’ordre de la belle et très instruite Anne de Bretagne, « la bonne duchesse en sabots de bois », dans l’église des Carmes à Nantes, afin qu’il y reçût les restes de ses parents vénérés. Notre maître Fulcanelli a écrit tout ce qu’il était possible de révéler sur cette somptueuse demeure philosophale, sur ce mausolée miraculeusement soustrait à la fureur populaire de 1793, et réédifié, sous Louis XVIII, dans la cathédrale Saint-Pierre. Nous nous devons simplement de rappeler ici que le mors et sa bride, l’horloge médiévale et son aiguille unique, évoquent la Patience, avec l’idée du frein à toute précipitation, par les Anciens, considérée comme œuvre du diable : praecipitatio a diabolo. De même cette seconde créature de marbre, si pleine de virginal maintien, s’observant dans son miroir convexe et tenant un compas ouvert au-dessus du serpent qui expire à ses pieds, figure exactement l’Humilité, surtout avec le faciès de vieillard vénérable et barbu, lui tenant lieu d’occiput et la transformant elle-même en un Janus de nouveau genre:
Janua est, en latin, la Porte. Si le Dieu romain à deux visages était, sur les voies publiques, celui des arcs voûtés de grandes dimensions, l’étrange bifrons de la reine Anne surveille toujours l’étroite entrée dont parle l’Évangile :
« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite ; car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne le pourront pas. »
Voilà bien, précisément, l’accès exigu et dérobé offert au petit nombre, que René Alleau a su découvrir, sans ménager ses efforts et ses sacrifices, dans le double domaine de l’étude livresque et de l’expérimentation au laboratoire.
Eugène Canseliet 

Pierre Solis (Les Cahiers astrologiques, 1953)

« Aspects de l’Alchimie traditionnelle répondra parfaitement aux vœux de tous ceux qui désirent se faire une idée exacte de l’alchimie ...Notre enthousiasme est à son comble. »

Albert-Marie Schmidt (La Nouvelle N.R.F, 1953)

« Si l’on souhaitait discerner quelles influences réelles s’exercent sur les courants spirituels de notre âge, sans doute faudrait-il réserver une attention exacte à cette société d’Héliopolis qui compte, parmi ses membres les plus réputés, Eugène Canseliet et René Alleau. »

Michel Carrouges (Monde Nouveau. Paru, 1953)


« Bref, on voit comment il est impossible de faire même le premier pas vers un quelcconque degré de compréhension de l’alchimie si l’on n’est pas prêt à tenter une révision de fond en comble de toutes ses habitudes d’esprit. Le livre de René Alleau, si remarquable qu’il soit à d’autres égards, a pour toute première vertu de le souligner avec une force incomparable. C’est un livre qu’on ne lit pas comme un essai ordinaire, mais qu’on médite comme l’état d’un échiquier dont on verrait se mouvoir les pièces sans en connaître les règles de mouvements. Déconseillons-le formellement aux gens pressés. »

 




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