Romans


Pauline Peyrade

L'Âge de détruire


2023
160 pages
ISBN : 9782707348197
16.00 €
20 exemplaires numérotés sur Vergé des papeteries Schleipen.



J’entends ma mère qui entre dans la chambre. Ses pas sont lents. Elle marche sur la pointe des pieds. Elle effleure les barreaux de l’échelle, suit le bord de la couchette du haut jusqu’au milieu du matelas. Je me terre dans l’angle. Elle grimpe sur le rebord du lit, plie son coude autour de la barrière, elle se tient, le corps tendu dans le vide. Je sens ses yeux, ils scrutent les reliefs à travers le garde-corps ajouré. Elle tâte la couette à ma recherche. Quand elle me trouve, ses doigts se referment, ils tentent d’identifier leur prise. Une masse de cheveux, une fesse, un talon. Sa main s’arrête sur mon épaule. Elle reste là, sans bouger.



ISBN
PDF : 9782707348227
ePub : 9782707348210

Prix : 11.99 €

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Jérôme Garcin, L'Obs, 9 février 2023

Mère forte à agitée

Une telle douceur pour décrire une telle violence. Des mots si délicats pour désigner des maux si profonds. Pauline Peyrade, à qui l'on doit quatre pièces de théâtre, mais dont voici le premier roman, impressionne déjà. d'un drame personnel, elle tire une tragédie en prose, et en deux actes. "Age un" : 1993, Elsa a 7 ans. Elle vit avec sa mère, dans un appartement où elle viennent d'emménager. Une mère toxique, abusive, incestueuse et brutale, que sa fille voudrait "chasser à coups de pieds et de poings" de la chambre où sont disposés, comme une menace permanente et un défi à l'intimité, deux lits superposés. Une mère qui demande sans cesse à sa fille de lui dire qu'elle l'aime. Une mère accablée et survoltée, désarmante et tyrannique, qui frappe et caresse en même temps, se roule par terre, sanglote, cogne les murs, et dont la détresse s'évapore avec la fumée des cigarettes qu'elle fume jour et nuit. Une mère, qui "n'a jamais fait faire de devis de sa vie". Une mère dont on comprendra, lors d'une visite horrifique à sa propre mère, le soir de Noël, qu'elle a été battue (elle en garde une peitte cicatrice, au coin de l'oeil gauche) et qu'elle reproduit à sa manière, plus sournoise, ce qu'elle a elle-même subi, à l'âge d'Elsa. Un héritage matérialisé par trois bagues en or - émeraude, rubis, saphir - léguées, en guise de gratitude, par une mystérieuse vieille femme à la grand-mère, seul trésor que possède l'infernale lignée. Et puis, l'"Age deux" : une vingtaine d'années plus tard, Elsa habite, seule, un studio de 28 mètres carrés, elle a enfin sa chambre à soi, où elle se tient "au bord du monde des autres". Elle console son ennui sur les réseaux sociaux, se glisse dans des "forums de discussion où les gens se retrouvent pour faire l'amour", cherche son plaisir en écoutant les gémissements d'un couple de voisins, derrière la cloison. Parfois, sa mère vient la voir, qu'elle embrasse avec l'impression de goûter "un secret millénaire tombé au fond d'une tombe". Avec, aussi, l'envie irrésistible de retourner contre elle la violence dont elle fut la victime, et la peur panique de lui ressembler, de prolonger de mère en fille la malédiction.
Ecrit, sous tension permanente, à la première personne, ce premier roman magistral est une confession cinglante, mais qui prend son temps, s'attarde dans les détails, les descriptions minutieuses des décors et objets de la vie quotidienne, se méfie de toute psychologie et se dissimule, comme pour ne pas trop en dire, derrière un style d'une troublante délicatesse. Si, pour Elsa, 27 ans, "l'âge de comprendre", c'est, selon Virginia Woolf, "l'âge de détruire". Pour Pauline Peyrade, 37 ans, c'est désormais l'âge de construire. Une œuvre.


 

Marine Landrot, Télérama, 14 janvier 2023


Quel est cet âge de détruire qui s’abat dans le titre, et qui déroule ses insidieux préceptes tout le livre durant ? Celui d’Elsa, 7 ans, enfant unique, asphyxiée par la déchéance égocentrique de sa mère ? Celui de l’immeuble des années 70, aux dalles de faux quartz rose et de moquette verte, où elle emménage avec sa génitrice ? Celui auquel les femmes de la famille se lèguent, de génération en génération, une bague qui leur fait un garrot sur le doigt ? L’âge de détruire est permanent, insistant, sous-jacent, car à chaque instant « nous nous tuons nous-mêmes pour ne tuer personne », constate la dramaturge Pauline Peyrade, qui signe ce beau premier roman sismique, parcouru de courants opposés, d’influx nerveux incontrôlés.
L’héroïne est une petite fille, qui deviendra jeune femme après un point de bascule, sans jamais cesser de se débattre avec l’emprise. Ses sens sont aiguisés, fruits d’une longue pratique de retranchement protecteur, après identification méticuleuse des ondes multiples de son environnement. Aucun défaut cutané de sa mère n’échappe à sa vue, et ses genoux connaissent chaque texture du sol de sa chambre. Quand elle rencontre Issa, à l’école, Elsa scrute ce visage, « le plus extraordinaire » qu’elle ait jamais vu et s’enivre de l’odeur de jasmin et de vanille que dispersent ses vêtements. Pourra-t-elle lutter contre l’amour sans retour que sa mère quémande à outrance, et contre l’attirance impérieuse qu’elle éprouve pour son amie de classe ?
Pauline Peyrade mesure ces élans contraires, compare leur taux de toxicité, leur vigueur taboue. Alternant crudité et non-dit, extériorisations et silences, elle interroge la question du consentement à hauteur d’enfant. Donner, recevoir, prendre, infliger, subir, accueillir, les frontières sont minces entre ces verbes qui régissent les liens que la fillette entretien avec ses semblables. Au fil des passages à l’acte, microscopiques ou gigantesques, Elsa fait l’expérience du poids des interdits et de la négation de ses besoins. Inscrit dans le présent le plus brut par une écriture nette et sensorielle, le livre lui offre une respiration salutaire, qu’on se prend à imaginer durable, dans l’infini des possibles.



Diacritik, Entretien avec Pauline Peyrade, 5 janvier
2023

Un choc, une fulgurance, un récit magistral : voici les quelques mots qui viennent immédiatement à l’esprit pour qualifier le puissant premier roman de Pauline Peyrade, L’Âge de détruire qui parait cette rentrée d’hiver chez Minuit. Récit d’une rare violence, L’Âge de détruire offre à la première personne la vie de la jeune Elsa qui vit seule avec sa mère, abusive. Loin de l’image stéréotypée de l’amour maternel, le roman offre une odyssée sensorielle et matérielle d’une relation mère-fille travaillée par la lente et inexorable destruction. Après les récits remarquables de Blandine Rinkel puis d’Emma Marsantes, Pauline Peyrade offre au contemporain une rare intelligence de l’époque Post MeToo. Autant de pistes de réflexions que Diacritik ne pouvait manquer d’évoquer avec la romancière et dramaturge le temps d’un grand entretien.


Lire l'entretien avec Pauline Peyrade


 



Pauline Peyrade, invitée de « L’entretien littéraire de Mathias Enard » sur France Culture le 15/01/2023

 

 


 

Avril Ventura, Elle, 12 janvier 2023

LES DOULEURS

Elsa a 7 ans quand elle emménage dans l’appartement que sa mère vient d’acheter. Être propriétaire, une chance que personne n’a jamais connue dans la famille, mais qui résonne comme ne menace dans a bouche maternelle. Â mesure que les jours passent, les traits de la mère se creusent. « Elle s’agite, pourtant les placards et les étagères restent vides », deux lits superposés trônent dans la chambre d’Elsa, qui n’a ni frère ni sœur. L’ensemble des publications de Pauline Peyrade – déjà autrice de plusieurs textes de théâtre, dont « Poings » qui lui a valu le prix Bernard-Marie Koltès en 2019 – traitent du rapport des femmes à la violence. La violence subie, qu’elle soit imposée par les hommes ou par d’autres femmes, celle qu’elles font subir à leur tour, s’inscrivant à leur insu dans un cycle infernal qui se perpétue de génération en génération. Car les héroïnes de Peyrade finissent toujours par se faire justice, quand bien même les années ont passé. Et c’est là que réside la beauté du récit, dans cette violence qu’elles se réapproprient et qui devient, par effet de retournement, le moyen de leur libération. En exergue du roman, l’autrice cite le « Journal de Virginia Woolf, « L’Âge de comprendre : l’âge de détruire ». Peyrade s’intéresse précisément à ce moment où les femmes forgent leurs armes, à cette lutte vitale pour le ressaisissement de soi. Et ramène, après Woolf, une autre puissante femme de lettres dans son sillage : Marguerite Duras, dont un titre, « Détruire, dit-elle » semble apparaître en filigrane derrière celui-là. Comme chez Duras, désirer, ici, c’est détruire. La présence de l’autre est « pesante comme un orage », les baisers ensevelissent « comme des avalanches », le désir y est furieux comme un tonnerre – c’est une arme à double tranchant.



Lire l'article d'Anne Coudreuse "Pauline Peyrade : un premier roman violent et sidérant", Nonfiction, 29 janvier 2023


Marie de Cazanove, La Croix, 16 février 2023

Dans un premier roman âpre et tendu, Pauline Peyrade présente la relation toxique d'une mère avec sa fille

Une histoire de la violence

"J'ai toujous connu ma mère seule." Elsa, la narratrice a 7 ans au début du récit qui s'ouvre sur un déménagement. Sa "mère", qu'elle ne désigne jamais autrement, vient d'acheter un appartement, décrit par l'enfant avec la précision froide d'un notaire. La nuit, celle qui devrait veiller sur le sommeil de sa fille erre dans les pièces qu'elle ne parvient pas à faire siennes. Au-dehors, mère et fille restent enferrées dans leur relation, étrangères au monde qui les entoure. Dans sa nouvelle école, Elsa noue bien un début d'amitié avec une camarade de classe, mais elle va tourner court le soir où cette dernière franchit le seuil de l'appartement. Plane aussi l'ombre de la grand-mère maternelle, qui vit seule et loin, semblant émerger d'un inquiétant conte de fées. En sa présence, la mère arbore un "air timide, presque craintif. Elle déploie des efforts immenses pour maintenir une expression douce sur ses traits". L'enfant ne se sent alors jamais aussi proche d'elle.
Car il n'est question que de cela dans ce premier roman de la dramaturge Pauline Peyrade : de la violence que l'on reçoit en héritage, de celle que l'on transmet à son tour, qui "ensevelit, comlme une avalanche" et qui détruit tout... Une violence qui se conjugue ici au fémininin, aucun homme n'est mentionné dans ce texte, écrit à la première personne et parfois entrecoupé de dialogues entre mère et fille. Tout au long de 160 pages haletantes, bien que parfois éprouvantes, la narratrice dissèque de façon clinique le cercle sans fin de la folie maternelle, ses sources et ses ondes de choc, l'emprise qui ne cesse jamais.
Pauline Peyrade, qui avait déjà exploré le rapport des femmes à la violence, signe un roman très singulier et marquant. La beauté de son écriture, extrêmement sensorielle, permet au lecteur de se laisser embarquer dans les profondeurs d'une histoire sombre et dérangeante. Jusqu'à ses derniers mots.


Anna Prudhomme, Technikart, février 20213

Destruction maternelle

Pour son premier roman L'Âge de détruire, Pauline Peyrade nous enferme dans les confins d'un chez-soi partagé entre  une mère abusive-dépressive et sa fille Elsa, dont les traumas dénotent la fatalité...

"J'ai vu la haine et le chagrin faire leur oeuvre en elle, planter lerus griffes et l'enserrer à l'étouffer, je l'ai longtemps regardée se battre contre elle-même, je sais que ça ne sert à rien. Je ne veux pas lui ressembler", affirme Elsa à propos de la femme qui l'a enfantée. Le récit que nous livre Pauline Peyrade pour son premier roman est celui d'une violence intergénérationnelle exclusivement féminine. Liées par le sang et le secret d'abus familiaux, Elsa, sa mère et sa grand-mère sont des personnages d'une grande tristesse : dont l'enfermemnt dans un intérieur devenu zone de tous les droits, révèle une dénonciation sensible des agressions parentales.
Diplômée par la Royal Academy of Dramatic Art d'un mster de mise en scène, Pauline Peyrade écrit d'abord pour le théâtre (Ctrl-X, Poings, Princesse de pierre, ou plus récemment Des femmes qui nagent), puis s'attelle à l'écriture d'un roman - rêve d'enfance ne l'ayant jamais quittée. "Ecrire une histoire, c'est mettre en forme, en mots, un regard, un rapport au monde singulier", affirme l'écrivaine. Le théâtre lui ayant permis de se glisser dans d'autres corps, c'est ce qu'elle reproduit en contant l'histoire de cette enfant hypersensible que le craquèlement d'une cloque de peinture sur le plafond de sa chambre obsède.
Roman du regard
Pauline Peyrade emprisonne le tout dans un écrin de 160 pages. Petit format, me direz-vous, format d'une intensité et densité rare, vous répondrai-je. Son écriture délicate à la limite du poème en prose rend l'atrocité des propos racontés plus douce, comme si quelqu'un vous caressait le haut du crâne tout en vous forçant à regarder des vidéos gores. Elle isole sur des pages blanches certains dialogues aux sous-entendus terribles, marquant avec effroi le lecteur chaque fois qu'il tombe sur ces îlots verbaux. Elle écrit un récit vivant à la première personne, ponctue de descriptions sensorielles, témoignant ainsi de sa volonté de porter un roman de regard. "Le parcours d'émancipation d'Elsa passe avant tout par l'observation. Celle de la violence à l'oeuvre autour d'elle, qu'elle doit apprendre à reconnaître pour mieux s'en protéger", nous explique-t-elle.
Elsa, devenue adulte dans la seconde moitié de l'ouvrage, essaye tant que mal de se défaire du joug maternel, mais l'effacement ou l'oubli quasi forcé que lui impose le flot continu de la vie, semble l'en empêcher. "'Nous nous tuons nous-même pour ne tuer personne. Et c'est ainsi chez le voisi, chez la voisine, dans toutes les familles. De génération en génération", conclut finalement la jeume femme après avoir quitté l'appartement familial. Une façon de prendre de la distance, de faire face à son histoire tout en l'inscrivant en dehors d'elle. "Elsa brise ainsi sa solitude", nous confie Pauline Peyrade, un passage sûrement obligé pour se libérer de l'emprise subie tout au long de sa vie...


Pauline Peyrade invitée avec Camille Froidevaux-Metterie dans le «  Book Club » sur France Culture le 1er mars 



Entretien par Anne Diatkine, Libération, 7 mars 2023

« Ce sont les images qui portent les traces des relations de pouvoir»

Rencontre avec la dramaturge et écrivaine Pauline Peyrade qui, à l’occasion de la sortie de son roman L’Âge de détruire et de sa dernière création Des Femmes qui nagent sur nos représentations parfois destructrices des actrices, évoque son approche de l’écriture et questionne la monstration de la violence sur scène.

Liberation_Pauline Peyrade

 



Fabienne Darge, Le Monde, 14 mars 2023

Pauline Peyrade, histoire de la violence





Quentin Margne, Les lettres françaises, mars 2023

Cœur à corps

Après avoir été lauréate du grand prix de littérature dramatique pour À la carabine, Pauline Peyrade livre, dans L’Âge de détruire, un roman coup-de-poing entre silence et violence.

Dans ce premier roman constitué d’introspections, de dialogues acérés et de scancions didascaliques, Pauline Peyrade met en scène un haletant face à face entre une mère et sa fille, Elsa à deux périodes de sa vie. Deux âges scindent le livre : l’âge 1, celui de l’enfance et l’âge 2, celui d’une jeune adulte. Ils font échos à l’épigraphe du livre emprunté à Virginia Woolf « L’âge de comprendre : l’âge de détruire… Et ainsi de suite ». L’auteur cherche à « reconstituer les gestes de sa mère, [à] visualiser ses déplacements ». Sous couvert d’apparente douceur, Elsa et sa mère nous rendent captifs d’un huis clos vénéneux. Avec l’accession à la propriété privée, synonyme de transfuge de classe, les névroses familiales s’accumulent, se transmettent de génération en génération, nécrosent chaque centimètre carré d’espace habitable, à l’instar du dégât des eaux qui ouvre le livre.
Les contours des appartements ou des paysages transmettent au lecteur les émotions des personnages entre honte, tabou et besoin d’amour inconditionnel. La mère et la fille sont comme mues par des forces qui leur échappent, les dépassent. Des bribes de vie apparaissent dans une suite d’instantanés, d’arrêts sur image ou objet pour retrouver une pièce manquante de la mémoire, dévoiler la zone de trauma, révéler l’endroit où l’oppression d’une mère s’exerce envers son enfant, jusqu’à commettre l’inceste. Avec des phrases simples, des scènes dramatiques d’une intensité fracassante éclatent dans le récit. Il y a peu de sentimentalisme, davantage de tableaux vivants de mère en décrépitude, de lieux où règne leur asphyxiante présence : « Sa voix épuisée crache des insultes, les débris de son cœur de vieille femme, froid et coupant, des éclats de verres pilés jetés à la face du monde. Je ferme les yeux et je prie pour que tout rentre dans l’ordre, que le silence soit réparable ».
Dans cet appartement, il est question pour Elsa de survivre à sa mère et à son emprise. La mère comme le familier est l’endroit de la menace, de l’ouverture et la fermeture de l’extérieur, du monde. La mère d’Elsa régente ses relations amicales, refuse qu’elle dorme par exemple chez son amie Issa. Le portrait de cette mère manipulatrice est vecteur d’angoisse. Par petits traits fins, sa personnalité apparaît au milieu de descriptions mouvantes, mettant en scène une mère au bord d’un gouffre, inquiétante et rassurante en même temps : « ma mère tient ma main serrée dans la sienne. Elle lui imprime une pression nerveuse, un peu douloureuse ». Elle écrase ou annihile la volonté de sa fille, l’humilie, l’insulte, ses « je t’aime » sonnent comme des claques. La violence sourde générée par  la famille est perçue à travers les yeux innocents d’Elsa. Pauline Peyrade joue sur l’ambiguïté, la mère représente à la fois l’attente et une menace physique. Plus la fille se détache de sa mère, plus cette dernière décrépit.
Avec de forts contrastes, des lignes de temps qui se brisent, de longues tirades, des dialogues où chaque mot est posé méticuleusement autour de la question de l’amour, sa toxicité, la peur de l’abandon et la solitude devant une mère culpabilisante. « Je t’ai donné tout ce que j’ai pu. Tu ne te rends pas compte. Les enfants trouvent normal de prendre ce qu’on leur donne et de réclamer plus, toujours. Les enfants, ils vous pompent et vous laissent au bord de la route. » Pauline Peyrade ne ménage pas son lecteur, au contraire elle le pousse dans ses retranchements et décrit de manière virtuose le silence laissé derrière les tabous familiaux.
Pauline Peyrade arrache au silence des bribes de vies émouvantes, jette ses mots comme des cailloux beckettiens, les ténèbres pour royaume. « Je ne sais plus où commencent les ténèbres, où elles prennent fin. Au-dessus de ma tête, les cloaques enflés, le plafond lourd de calme ».




 

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