Michel Pierssens
La Tour de Babil
La fiction du signe
1976
Collection Critique , 176 pages
ISBN : 9782707301291
7.60 €
Qu’est-ce que la logophilie ?
Bien que la linguistique y trouve des emplois, ce n’est pas simplement un savoir sur la langue ; bien que la psychanalyse puisse en éclairer certains mystères, ce n’est pas simplement une perversion (et la psychiatrie ne satisfait plus quand elle parle sans nuance de “ folie ”) ; bien que la poétique et l’analyse du récit trouvent à s’y exercer, il ne s’agit pas non plus et simplement de “ littérature ”. Et pourtant, le logophile est bien, à la fois, un homme de savoir, de fantasme et d’écriture.
Qu’est-ce qui fait donc alors, pour nous aujourd’hui, le cœur et le sens de quelque chose qui se présente à la fois comme une expérience vécue et un texte en dérive, chez Mallarmé comme chez Saussure, chez Brisset comme chez Roussel ou Wolfson ?
C’est à cette question que le présent essai tente de répondre, en montrant que tout se joue dans une certaine rencontre du désir et du signe, aventure qui depuis un siècle redistribue les rapports de la science, de la folie et de la fiction, ouvrant ainsi une nouvelle histoire du sujet.
Aventure du sujet en délire au cœur de la raison, dans l’enfer des langues ; ressource commune d’Hérodiade et du Cours de linguistique générale, de Locus Solus et de La Science de Dieu, des “ anagrammes ” et de la “ promenade du Schïzo ” ; le linguiste, l’écrivain et le psychotique : trois héros de notre temps, aux prises avec le même impossible.
‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑
La fiction du signe. Logophilie. Idumée – I. La folie de Mallarmé – II. Le signe : la sagesse et la folie – III. La tour de babil. L’illumination. La panglossie. La clé ou le procédé – IV. Figuration d’un délire : Brisset et la science de Dieu – Conclusion