Raymonde Moulin
Le Marché de la peinture en France
1967
Collection Le sens commun , réédition, avec une nouvelle préface de l’auteur, 1989, 624 pages
ISBN : 9782707301062
31.70 €
L’imagerie officielle sacralise l’art, glorifie les artistes et représente la relation de l’amateur à l’œuvre d’art comme amour pur et désintéressé. Et pourtant, du fait que l’œuvre d’art est aussi marchandise, l’appréciation esthétique n’est pas toujours affranchie de l’appréciation économique. Comme l’œuvre d’art, l’artiste est soumis, pour une part variable de lui-même, à la loi du marché. Ce marché est, de même que la Bourse, un monde clos qui a ses secrets, ses coulisses et ses coulissiers, son code et ses techniques, ses révisions et ses arbitrages, ses valeurs de refuge et ses valeurs de spéculation, ses booms et ses krachs, ses agents spécialisés, courtiers, marchands et commissaires-priseurs. Il faut pénétrer en ethnologue dans cet univers d’initiés pour comprendre les mouvements capricieux des valeurs artistiques et les contraintes dont est justiciable le créateur.
‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑
Introduction.
I. Les préalables : 1. Les antécédents – 2. Les conditions actuelles.
II. Les acteurs : 3. Les marchands de tableaux – 4. Les critiques d’art – 5. Les clients : les collectionneurs – 6. Les clients : L’État. Les villes. L’Église – 7. Les peintres.
III. Les transactions : 8. Les ventes publiques – 9. Marché des chromos et marché des chef-d’œuvres – 10. Le marché de la peinture contemporaine.
Conclusion – Annexes : Index des noms propres, des collectivités, des thèmes – Table des graphiques.
André Fermigier (Le Nouvel Observateur, 26 juillet 1967)
Nous venons de lire un travail remarquable. Le livre de Raymonde Moulin se maintient rigoureusement au niveau de la sociologie et de l’économie. Il s’agit d’analyser “ le prix des choses sans prix ”, d’étudier les mécanismes du marché, la signification de l’art pour les individus ou les institutions qui sont à l’origine de la demande, les raisons et les moyens de la réussite financière d’un marchand ou d’un peintre, les contraintes sociales et économiques que le système actuel de commercialisation de l’art exerce sur le rapport que l’artiste entretient avec son œuvre. (…) On lira avec une curiosité toute “ balzacienne ” les chapitres consacrés à la stratégie des vendeurs, à la mise en condition psychologique de l’acheteur, aux mille et une ruses par lesquelles on provoque la hausse d’un peintre ou la dépréciation d’une école.