Romans


Christian Costa

L’Été, deux fois


1989
128 pages
ISBN : 9782707313218
16.00 €


La plage serait à peu près la seule activité de Boz s’il n’éprouvait en même temps le désir de commencer quelque chose, on ne sait pas quoi. Entre les deux (son goût pour la plage et ses velléités de commencements) il pense à Commons. Oui. La pensée de Commons accompagne Boz qui, au début, ne fait pas grand-chose (personne ne peut dire le contraire), voilà qu’entre ses commencements, la plage et Commons – la pensée de Commons – Boz, maintenant, est aussi occupé que n’importe qui. D’autant plus qu’il y a Llac, de-ci de-là, dans l’histoire.

Jean-Claude Lebrun (Révolution, 5 janvier 1990) ­­­­­

Une foule d’autres vies

 L’Été, deux fois n’est pas de ces petites choses qu’on oublie à peine lues. Là déjà s’affirme un style, avec un sens très fort de l’image (“ Il avait fait chaud. La poussière reliait les hommes : I’air avait encore la couleur jaune des P&T ” et de l’“ intrigue ” romanesque. Non pas une intrigue prodigue en bouleversements et coups de théâtre, plutôt des lignes narratives souples qui s’entrecroisent, ouvrant sur des bouts de vies et donnant au récit une densité que le calme apparent de l’écriture, sa “ froideur ” et son souci maniaque de précisions “ superflues ” n’auraient pas laissé soupçonner. Il passe dans ce texte quelque chose de considérable : charge émotionnelle et critique, réflexion éthique et esthétique. Pour ces raisons Christian Costa prend place d’emblée parmi les talents à suivre de la nouvelle génération romancière. L’histoire semble de prime abord simpliste : c’est l’été, Boz, le narrateur, trente-quatre ans, marié avec Madame et père de Mademoiselle, partage son temps entre l’appartement en bord de mer, où il ne fait rien, et la plage, autre lieu d’inactivité ; il parle d’énigmatiques commencements (de romans ?) qu’il faudrait chercher, pose de temps à autre un regard morne sur Madame qui s’occupe beaucoup d’elle, passe, indifférent, son permis de conduire, pense à son ami Llach, à Commons aussi, effectue une traversée nocturne en ferry, débarque au matin dans une autre ville, monte dans un train puis plus rien... Rien que de bêtement banal en somme. Mais entre-temps il a évoqué, en une suite de séquences qui courent au long du récit, la mort de Commons, il y a cinq ans, et mis le lecteur sagace sur la piste du possible lien qui les unissait ; en une autre série séquentielle, il a retracé l’histoire de Llach, qui rêvait de devenir matador et a fini livreur. (…) 

 

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