Saul Kripke
La Logique des noms propres
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Jacob et François Recanati
1982
Collection Propositions , 176 pages
ISBN : 9782707305978
21.00 €
La Logique des noms propres est un classique de la philosophie analytique contemporaine. Saul Kripke, logicien et philosophe de premier plan, y expose une nouvelle théorie de la référence linguistique et s’en sert à la fois pour clarifier les fondements conceptuels de la “ sémantique des mondes possibles ” (dont il est l’un des pionniers) et pour redonner vie aux problèmes métaphysiques traditionnels touchant à la nécessité et à la contingence ; il montre également l’incidence qu’ont ses conceptions logico-linguistiques sur les débats contemporains en philosophie des sciences et sur le problème des rapports entre le corps et l’esprit.
Kripke s’exprime avec humour dans un style direct et sans technicité. Son livre illustre la vitalité de la philosophie nord-américaine actuelle.
‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑
Avertissement des traducteurs – Première conférence – Deuxième conférence – Troisième conférence – Supplément – Appendice : Préface à l’édition de 1980
Didier Éribon (Libération, 16 mars 1982)
Les noms propres
Dans la même collection que les deux livres de pragmatique linguistique (François Recanati, Les Énoncés performatifs ; Alain Berrendonner, Éléments de pragmatique linguistique), paraît simultanément l’un des textes majeurs de la philosophie analytique contemporaine : La Logique des noms propres de Saul Kripke. Ces trois conférences prononcées en 1970 avaient rencontré lors de leur publication aux États-Unis un écho considérable. Que désigne un nom propre, se demande Kripke ? Si je parlais d’Aristote en disant qu’il n’a pas été le disciple de Platon, qu’il n’a pas écrit d’œuvre philosophique, cela n’empêcherait pas que c’est bien de cet Aristote que je parlerais. Le nom propre est donc un “ désignateur rigide ”. Les noms propres sont rigidement attachés à un individu. En élargissant cette conception aux énoncés scientifiques, Kripke soulignait que si les découvertes scientifiques sont vraies, elles sont nécessairement vraies. Elles sont donc indépendantes de nos structures cognitives, tout en étant connues par l’expérience. Une thèse qui a beaucoup modifié les termes du débat contemporain sur la philosophie des sciences.