Choisir des pans de la littérature mondiale, les transposer en un thriller généalogique sans utiliser de mots contenant la lettre “ e ”, telles sont les contraintes radicales que s’impose Georges Perec pour composer La Disparition. De cette prouesse stylistique, de cette langue châtrée naît un roman baroque, hautement jubilatoire, mais tragique.
La Disparition, en effet, entre en écho avec l’histoire personnelle de l’auteur : un père mort pour la France, une mère déportée à Auschwitz. Le thème central de l’œuvre n’est autre que la Shoah, l’Holocauste, le génocide. Ce thème s’inscrit en creux, il est aussi absent du livre que la voyelle “ e ”. Il n’en ménage pas moins le vide autour duquel s’ordonnent les récits.
La Lettre fantôme reprend le “ cas ” Perec en l’inscrivant dans la problématique des effets de l’histoire sur le sujet de l’inconscient. Ce livre déchiffre La Disparition, reflet des catastrophes subjectives et sociales provoquées par la politique d’extermination des juifs par l’État nazi.
‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑
Prologue – Le blanc d’œuf – Les lieux d’une ruse – De l’Histoire à l’histoire – Du lipogramme à La Disparition – Aux sources de l’Œdipe perecien – Le mystère christique – L’Œdipe perecien – La querelle des origines – Le responsable universel – La mort absente – La mort de la mort – Les mères irréelles – Dernière enquête sur la lettre fantôme – Le e dans la peau – Bibliographie