Jonas
Traduit de l’hébreu par Jérôme Lindon
1955
Collection Aleph , 64 pages
ISBN : 9782707313584
9.00 €
Le livre de Jonas tient une place exceptionnelle dans la liturgie juive. Il est en effet lu publiquement à la fin de Yom Kippour, ce jour du Grand Pardon qui est la principale des solennités du calendrier. Et pourtant, rien ne semblait désigner à un tel honneur ce court texte consacré à l’un des douze “petits prophètes”.
Le livre de Jonas comprend quatre chapitres. Le premier et le troisième rapportent l’histoire, sans doute très ancienne, mais bien peu édifiante, d’un prophète récalcitrant. Sommé par Dieu d’aller prêcher Ninive, il s’empresse de s’embarquer sur un navire qui va dans la direction opposée. Mais, à la suite d’une soudaine tempête, les matelots rejettent Jonas à la mer ; il est alors avalé par un grand poisson (la fameuse “ baleine ” de Jonas), qui le dépose sur un rivage d’où il gagne Ninive et accomplit finalement la mission dont il était chargé.
Le deuxième chapitre – la prière de Jonas dans le ventre du poisson – est un psaume, également très ancien, que nous connaissons surtout dans sa traduction latine : le De Profundis.
Quant au quatrième chapitre, dont la rédaction est beaucoup plus récente (probablement du IIe siècle avant l’ère chrétienne), il raconte une mystérieuse histoire de “ ricin ” dont personne à vrai dire n’a l’air aujourd’hui de comprendre la véritable signification.
Or il parait clair que c’est ce quatrième chapitre, justement, qui vaut à Jonas sa place éminente dans l’office de Kippour. Greffé par les Docteurs de la loi sur les deux sources légendaire et poétique précédentes, il pourrait bien illustrer pour la première fois la situation des juifs après la destruction du Temple de Jérusalem. Une situation qui n’a pas changé fondamentalement depuis vingt-six siècles.
Dernier livre de l’Ancien Testament, à la jonction du sacré et du profane. Jonas serait tout simplement le Livre de la judaïté moderne.